Escale aux Mascareignes /1 : l’île Maurice

L’île Maurice est une escale chère à notre coeur, nous y avons vécu près de 11 ans en famille et Loïc 4 ans de plus. Victor y est né. Nous avons habité aux quatre coins de l’île : Grand Gaube et Grand baie au Nord, à Poste Lafayette dans l’Est, Tamarin dans le sud pour Loïc; nous y avons des amis, des souvenirs, et y avons été très heureux.

Alors quand à l’aube de ce matin de septembre, nous apercevons sur l’horizon les îlots du Nord de Maurice, l’émotion nous tient. Ce furent tout d’abord l’île Ronde (qui n’est pas ronde mais qui a des boas!) et l’île aux Serpents (où il n’y a pas de serpent…), que nous avons souvent longées lors de nos parties de pêche. Puis l’île Plate (qui est loin d’être plate!!) et le plus discret îlot Grabriel, qui accueillent sur leur plages des centaines de touristes chaque jour. Enfin le si picturesque Coin de Mire, où nous sommes si souvent allés faire du snorkeling, se dessinent à l’horizon.

Bientôt, ce sont les crêtes dentelées de l’île Maurice qui se dessinent, et la côte, que nous abordons par le nord. A l’approche de Cap Malheureux, un bateau vient à notre rencontre : c’est Tobago, notre ancien bateau à moteur dont Yann et Elodie sont les heureux propriétaire depuis plus de 10 ans  ! Les larmes pointent au coin de mes yeux, mes copines Elo, Val et Valérie ont fait plusieurs milles en mer à 7h du matin pour venir à notre rencontre! Chapeau les filles. Nous sommes toutes les 4 hilares, quel accueil! Une arrivée par la mer ne peut se comparer à aucune autre : le temps se dilue, s’étire, l’arrivée se savoure, les paysages ne défilent pas mais s’affinent de minutes en minutes, c’est un bonheur lent et intense. Et cette arrivée à l’île Maurice aura une saveur pour nous inoubliable.

La côte, découpée se dessine de mieux en mieux dans le ciel, j’avais oublié combien cette île est photogénique, avec ses lagons, sa côte et ses montagnes si escarpées en arrière plan.
Nous préparons le bateau tout en nous délectant du paysage.

L’arrivée  à Port-Louis est moins glamour, avec ces innombrables bateaux de pêche chinois.Maurice a en effet bradé des droits de pêches aux chinois, qui sur-pêchent en toute légalité les eaux mauriciennes, sans que le pays en récolte beaucoup d’avantages.

Nous longeons le terminal sucrier,

puis le CNOI, chantier de notre copain Franck.  Nous apercevons la Curieuse à quai que les TAAF affrètent la moitié de l’année pour ravitailler Les Kerguelen, et qui le reste du temps emmène des passagers à St-Brandon ou ailleurs…

un peu plus loin, un méga-yacht attire notre attention.

C’est un sloop, et son mat est immense!

Il s’agit d’Anatta, que nous avons vu dans le magazine Yachting Wold!

La silhouette de Port-Louis n’a pas changé d’un pouce.

 

Les centres commerciaux du Caudan et de l’Astrolabe en premier plan, le silo toujours aussi magnifiquement décrépi, les buildings au fond et les collines pelées par l’érosion en arrière plan

Nous faisons nos formalités au quai de la douane, puis irons passer 48h à quai, au Caudan.
Nous hissons fièrement notre drapeau mauricien!

Sans être une marina, (il n’y a pratiquement aucun service…), c’est tout de même un endroit très sympa pour prendre la mesure de cette île aux multiples facettes.

la rue du Caudan

Le food court du Caudan offre la grande variété des cuisines mauriciennes : grillades créoles, mines frites, thali indiens, dim-sum chinois, patisseries françaises, smoothies de fruits frais tropicaux….

dim-sum en bouillon

Puis derrière la route, c’est le centre ville, où l’on trouve encore une autre variété de street food : les faratas et rotis  (petites crêpes indiennes fourrées au cari), les lassis, les samoussas….  Nous ne prendrons pas le temps de flâner dans Port Louis cette fois-ci, mais la cité administrative mérite qu’on s’y balade quelques heures :  le jardin de la Compagnie, l’ambiance animées de son marché aux légumes, aux poissons et à l’artisanat, le front de mer entre le Caudan et l’Astrolabe, son petit musée d’histoire naturelle, le palais présidentiel, le vieux théâtre…

Le soir même, les copains débarquent avec le kit parfait de l’apéro dinatoire! La marmaille est là au grand complet, et Victor retrouve ses copains d’enfance, avec qui nous avons gardé contact au long des années.Hugo, Victor, Ethan et Paul se connaissent depuis le jardin d’enfants, quand ils avaient à peine 2 ans, et les voilà ados, toujours complices!

Anna se fait une nouvelle copine avec la petite soeur d’Hugo, elle deviendront inséparables pendant ce séjour d’un mois!

Merci les copines d’avoir organisé ce bon moment de retrouvailles. 

Le lendemain, c’est la rentrée officielle sur Moby! Nous avons récupéré hier les cours du CNED de Victor, et les manuels de français et de maths d’Anna et Arthur.

Anna est en CP cette année, et commence à déchiffrer les sons simples.

Après quelques courses en ville, nous mettons le cap sur Grand Baie, le mouillage incontournable de l’île Maurice, où se trouve aussi le « Grand Bay Yacht Club-GBYC », qui vient de fêter ses 75 ans . Mais ce que nous cherchons des yeux en arrivant c’est « Nomade », notre ancien voilier, que nous avions acheté en Thaïlande et convoyé tous les deux à Maurice en 2005. Séquence émotions, le « Copain d’abord », ancêtre des « Lévrier de mer » n’a pas pris une ride,

et sa peinture de coque, d’un gris silver est toujours aussi brillante 12 ans plus tard! A quelques encablures de là, sur la côte, notre ancienne maison, où nous avons vécu 3 ans.

Ce soir, nous mouillerons devant le GBYC, et nous replongerons avec plaisir dans notre vie mauricienne. Pipo, le commodore du GBYC, nous prépare une carte de membre temporaire : nous voilà tout fiers de hisser le drapeau officiel GBYC dont nous avons longtemps été membres.

Hugo, l’un des copains de Victor, qui habite à 2 pas, reste dormir.

Nous sommes conviés demain dimanche à un pic-inc à Cap Malheureux. La passe n’est pas évidente, Yann, le papa d’Hugo monte à bord pour nous guider.   Mathis et Alberto arrivent en éclaireurs

Nous y voilà, à Cap Malheureux, village côtier célèbre par sa pittoresque église au toit rouge. C’est la même bande que vendredi soir, nous passons une super journée : dans l’eau, sur l’eau;

à terre,

Les enfants ont investi Moby, nous ne les verrons à peine de la journée, ils font des aller-retour en SUP ou à la nage, naviguent en laser, ou prennent les annexes ou les kayaks pour se balader. 

En fin de journée, Nico vient nous saluer en voisin avec sa pirogue hawaïenne à voile. C’est lui  nous a initié au kitesurf en 2001, seul instructeur de l’île, à l’époque où ce sport était encore à ses tout débuts.

Puis c’est au tour de Guillaume de venir nous voir avec sa pirogue polynésienne à rame.

Le lendemain, direction, Bainboeuf, dans la baie d’à-côté, où nous dînons chez Stephanie et Guillaume, avec Nico et Andrea. Nous naviguons ces quelques milles à la voiles, Arthur, Victor et son copain Hugo nous suivent avec l’annexe.

La vue sur le Coin de Mire est magique. Les belles maisons défilent, nous sommes dans les quartiers chics du nord mauricien.

Les catamarans de charter rentrent des îles dans le soleil rasant.

Le spot de bainboeuf est super pour le windsurf.

Anna s’est installée sur le rouf pour me peindre ce Coin de Mire si photogénique.

De retour à Grand Baie, nous avons la visite d’Ancheley, notre toute première employée de maison, qui est restée travailler chez nous plus de 10 ans malgré nos déménagements successifs. Elle fut surtout la nounou de Victor à Maurice, sa « nénène » come on dit ici en créole. Ancheley est visiblement très émue de revoir ce grand jeune homme. Je le suis tout autant : c’est Ancheley qui m’a appris les quelques mots de créole que je connais, à cuisiner créole, m’a accompagné dans les marchés, et s’est occupée de ma maison et de mes enfants pendant 10 ans!

Autre visite, programmée, celle de Steph, ma copine coiffeuse à domicile : c’était pour elle une grande première de venir travailler sur un bateau!! Victor,Arthur et moi ressortons tout beaux, et Steph, même pas malade!

La semaine est un défilé d’amis, comme ici Patrick, venu en bateau prendre un petit café à bord.

Mais le week-end prochain, c’est une autre affaire : nous partons en navigation tandem avec un autre cata  : nous sommes  23 en tout (11 adultes et 12 enfants) sur 2 bateaux!!!

Notre équipage arrive!

Nous partons cap au sud vers Rivière Noire et Tamarin pour le week-end.Nous longeons la côte Ouest, sous le vent.

La Navigation est idyllique : mer plate et alizé.

La côte défile sous nos yeux

Le phare d’Albion

Nous accueillons à bord la moitié de la marmaille , en particulier les copains et copines de Victor : 7 ados de 12 à 14 ans!

Le domaine sucrier de Médine,

Les garçons scrutent le DCP à la recherche de poissons en surface…

Gwenn, relax

Loïc et Marc à la nav’

Arrivés à Tamarin : les enfants s’interrogent : est-ce qu’il y a des vagues?!

Gwen au pompage des SUP : tout les enfants vont sur l’eau prendre les vagues en surf, SUP, bodyboards….!

Visite de Fred, le copain de surf de Loïc, qui vient en voisin, depuis la plage de Tamarin

Les tortues montrent leur nez,

le soir, les garçons dorment tous sur le tatami, dans le cockpit

Le lendemain, cap sur le lagon du Morne,

la marmaille

la marmaille

les copains

pour un plouf en aux turquoises.

Valérie

Claire et Marc

Nous naviguons de concert, bord à bord sur quelques milles, avant de  nous arrêter pour nous baigner. et faisons encore une fois le plein de copains

les copains

la marmaille

Dimanche après-midi, il est temps de remonter vers le Nord, en longeant la côte Ouest toujours, direction  grand Baie.les garçons montent à bord du Catana.

Nous avons les plus jeunes à bord de Moby : les deux Anna, Charlie et Arthur ont entre 5 et 8 ans, coachés par les plus grandes : Anaïs,  et nos deux Clara ont organisé un atelier dessin/peinture.

Bye-Bye le Morne

Bye-Bye Tamarin

puis en chemin, les dauphins nous accompagnent

Les jolies maisons défilent sur la côte,

le phare d’Albion.La nav’ est sympa, 

A bientôt les amis.

Nous voilà de retour à Grand Baie!

Mais sur un goût de trop peu, nous repartons le lendemain pour Rivière Noire et Tamarin. Voilà les paysages en chemin. 

Nous voilà arrivés dans le sud.

Moby au mouillage de vant la plage de tamarin

Les lumières sont parfois à couper le souffle,

 

 

coucher de soleil depuis la plage de Tamarin

 

Le spot de surf de Tamarin est idéal en famille, il y en a pour tous les niveaux, et nous voulons tous en profiter tant que la houle est bonne. Je pars en SUP prendre les mousses sur la plage avec Anna, pendant que les garçons vont sur le spot de Dal. Celui de Blackstone, souvent excellent en SUP surf,  n’est pas praticable ce matin.

sur le spot de Blackstone, pas une vague

le spot de Blackstone vu du ciel

Victor est rejoint par Victoria, la fille de nos amis Fred et Esmeralda. Cet après-midi, la vague sur Dal est belle mais petite, et donc fréquenté par les ados : Victor, Victoria et ses amis du collège.

Nous restons une semaine entre Tamarin

et Rivière Noire,

Devant les Salines de Rivière Noire

des escales peu fréquentées par les bateaux de passage et c’est bien dommage. Le Sud de l’île est plein d’attraits : les spots de surf, de Tamarin en particulier, les spots de kitesurf du Morne, mais surtout la nature sauvage des Gorges de Rivière noire, les rivières, cascades et forêts du sud etc…

Pendant toute la semaine, nous recevrons à bord bord de nombreux amis et anciens collègues de Loïc tous pilotes chez Air Mauritius, en plein crise avec leur management.Alors les questions tournent autour de notre voyage bien sûr, mais aussi des rapports conflictuels entretenus entre la direction et les pilotes. François et son épouse, Christophe, mais aussi d’autres amis  :  Dominique, le frère de Christophe, que nous reverrons à St-Brandon, Jean-Jacques, J-C et Eric tous 3 kitesurfers, Jean-Luc et Catherine, amis d’amis.

L’apéro avec Jean-Luc et Catherine

Loïc avec Eric

les bateaux équipés de moteurs jet de François

Nous sommes aussi invités à terre, chez Fred et Esmeralda, chez Didier et Ingrid.

Nous nous régalons des lumières du soir en particulier sur les montagnes de Tamarin.

Nous profitons aussi de cette escale pour savourer nos plats préférés, comme la salade d’ourite (poulpe bouilli, découpé en petits morceaux, puis assaisonné de coriandre, gingembre et limon confit), en principe, spécialité rodrigaise.

Une curiosité, ce semi-rigide amphibie, classe, non?

Rivière Noire est un bon spot également, bien abrité, qui nous permet de passer de bonnes nuits à bord sur corps-mort. 

Dominique nous propose de passer une nuit au ponton de JPH à la Balise Marina. Une infrastructure unique à Maurice. De nombreux bateaux sont amarrés devant les appartements,

et Rivière Noire est devenue la base de nombreux catamarans de croisière, privés et Charter.

la balise Marina vue du ciel

Nous accueillons à bord pour le week-end Elodie, ses 3 enfants Hugo, Lola et Anna, ainsi que Paul un autre ami de Victor. Elodie est elle-même « enfant de bateau », elle a passé une année de son enfance en voyage en bateau autour de l’Atlantique avec ses parents, et comprend mieux que quiconque notre choix d’escapade.

Nos enfants sont très heureux de recevoir des amis sur Moby. Victor part naviguer en planche dans le lagon du Morne avec Hugo et Paul, les kitesurfers Pendant ce temps Elo et moi partons explorer les rivages de l’îlot Coco.

Le soir c’est ambiance Casino à bord : Blackjack, poker…

Le lendemain matin, nous rentrons à Tamarin, cette petite nav’ est l’occasion de montrer à Hugo, Paul et Lola quelques manoeuvres, du matelotage, les winchs. Et au retour, les dauphins nous accueillent dans la baie : ce groupe de dauphins sédentaires est une véritable mine d’or pour l’industrie du tourisme.

Elodie et moi partons explorer la rivière : le premier bras est assez court et ne nous permet que de remonter jusqu’au pont;

Le second va jusqu’au Golf de Tamarina, à travers une nature encore préservée et bucolique.

Le dimanche après-midi, la plage de Tamarin s’anime

En fin de journée, nous avons la visite d’Olivier et Lara avec leurs enfants.

Victor explique aux filles notre périple en particulier notre traversée du Pacifique via les iles Galapagos, Marquises, Tuamotu, iles sous le vent etc…. J’avait réalisé un bel album photo papier pour la famille, et nous en avons gardé un à bord : pratique pour raconter nos escales aux invités, ou tout simplement pour se remémorer les meilleurs moments, les bateaux-copains…

Décidés à faire le tour de l’île, nous appareillons à l’aube un matin,  cap sur Mahébourg.

bye bye Tamarin , Rivière Noire et le Morne,

Il nous faut contourner le Morne Brabant,

le Morne au petit matin

puis longer la côte sud : le domaine sucrier St-Aubin, la côte découpée de roches volcaniques acérée,

les souffleurs qui crachent leur écume, les filaos battus et couchés par les vents

Les montagnes du Sud-Est apparaissent, puis l’aéroport de Plaisance devant lequel jouent les dériveurs des hôtels de Blue Bay.

Arthur, un peu barbouillé prend son petit dèj dans le cockpit au chaud dans sa couverture polaire : le Pacha!

L’ile aux Aigrettes en premier plan,

Nous longeons la Pointe Desny,

puis arrivons en vue la passe

L’ile de la Passe

puis de l’îlot Fouquet avec son ancien phare.

 

Pour entrer dans le lagon jusqu’à la ville de Mahébourg, c’est assez simple, mais pour pousser plus loin, il vaut mieux connaitre. Nous sommes guidé par Jérôme, qui nous fait zigzaguer entre les bancs de corail

La plage de la Pointe Desny

Nous passons devant le yacht club de Pointe Desny. Plus tard, Jean-Pierre vient nous saluer en kitefoil!
Il y a à peine 10 noeuds de vent, et il vole sur l’eau dans un grand silence.

Ca y est, nous voilà arrivés à destination, devant l’îlot Aigrettes. L’eau est d’une transparence turquoise remarquable.

Moby au mouillage devant l’île aux Aigrettes

Nous faisons le tour de l’îlot en annexe,
et avons la surprise de retrouver au retour 2 anciens collègues de Loïc, venus prendre l’apéro au coucher du soleil. Gavin, et Anton, en escale à Maurice avec l’ A380 d’Emirates ;

Gavin en famille prenant l’apéro sur la plage

Loïc avec Anton et Gavin

Anton repart avec son équipage

Le lendemain, décollage!Le soir, nous savourons une vue sublime sur la montagne du Lion, tout en prenant un verre avec Jean-Pierre et Outi, les locaux de l’étape.

 

Le lendemain, c’est au tour de Patrick de nous rendre une visite en paddle, puis de Damela avec son fils, sa soeur, et sa nièce très intrigués de découvrir notre style de vie. Un autre Patrick, instructeur en cabine, vient aussi sur Moby. C’est très touchant de voir tous ces collègues qui viennent prendre des nouvelles de Loïc et de notre famille.

Après 48 heures dans le lagon de Mahébourg, nous mettons cap au Nord vers Grande Rivière Sud-Est (GRSE), toujours dans ce même grand lagon.

Nous passons devant le yacht Club,les hôtels,

des barques de pêcheurs matinaux,

en empruntant un chenal à peine plus profond que notre tirant d’eau. Jean-Pierre vient nous saluer une dernière fois en kitefoil.

en route vers GRSE

l’élevage piscicole

Une fois arrivés à GRSE, les enfants souhaitent aller voir la cascade! Passage obligé, les Coast -guard encore une fois viennent nous contrôler. Après quelques minutes en annexe, la voilà, rien d’extraordinaire, mais la balade est agréable, boisée, et offre à son extrémité une brumisation fort  rafraîchissante.

Ce soir, 2 couples d’amis (Jean-Marc, Carole, Jean-François et Brinda) nous rejoignent pour 24h à bord de Moby, pour la dernière branche de notre circumnavigation de l’île : de Grande-Rivière Sud-Est à Grand Baie, en longeant la côte Est et Nord.

Jean-François a apporté son drone : pour une fois, les photos aériennes ne sont pas de Loïc.

Jean-Marc et Loïc hissent le gennaker. Ca y est, nous voilà en mer!

Quelle chance, nous apercevons 2 baleines, maman et bébé, qui font surface à plusieurs reprises, ne s’approchant pas trop, mais suffisamment pour bien les distinguer.

La côte Est offre un visage plus monotone, moins escarpé, avec ses plaines étendues, et les montagnes au loin.

Nous apercevons de loin Poste Lafayette, cette belle plage où nous avons vécu 3 ans. Nous ne pouvons malheureusement pas nous y arrêter, le lagon est trop peu profond pour Moby.

Je distingue derrière les haies de filaos et les maisons jumelles au toit gris ! Notre ancienne maison est habitée par nos amis Alberto et Valérie, ce qui me permettra d’y dormir un soir, nostalgie…. et de faire une longue balade sur son ruban blanc de sable et noir de roches volcaniques.

Nous passons devant Grand Gaube, petit village de pêcheur : c’est dans cette petite maison au toit rouge que nous avons passé nos 4 premières années à Maurice, profitant au maximum du lagon venté de Grand Gaube,  pour y pratiquer windsurf et  kitesurf.

L’occasion aussi de faire coucou de loin à Ancheley, qui fut notre employée de maison pendant 10 ans, et la nounou des enfants. Son mari Riley est pêcheur à Grand Gaube, mais surtout connu pour ses exploits lors des grandes régates de pirogues locales, en particulier celle de la St-Michel.

Déjà les îles du nord se dessinent : l’île Plate, puis le Coin de Mire : c’est là il y a une dizaine d’années que nous avons initié Victor au snorkeling, puis à la plongée bouteille l’année de ses 10 ans, avec Ludovic de chez Emperator Diving. . La baignade y est toujours aussi agréable, le snorkeling plutôt joli

poissons papillon

poisson-cocher

et le ballet des paille-en queue ne me lasse pas….

Nous arrivons à Grand Baie,

Brinda

la boucle est bouclée, nous somme revenus à notre point de départ d’il y a 8 jours. Merci à tous les amis, (et j’en oublie…) qui nous ont donné un coup de pouce :

  • Elodie et Carole pour le service de lingerie,
  • Alexandre qui nous offre sa machine à pain (notre four est cassé…),
  • Jean-Marc qui nous prête sa voiture,
  • Valérie qui joue les boites postale et nous livre les cours du CNED et les manuels scolaires,
  • Claire pour le stock de feuilles de caripoulé (indispensable pour un bon cari de poulet mauricien), les copines du book club pour avoir contribué à remettre à flots ma bibliothèque de bord,
  • les Kouzoupas (ils se reconnaitront) pour leur bonne humeur et leur joie de vivre,
  • Nico pour les cours de Kite de Victor et kitefoil de Loïc,
  • Carole pour sa formidable adresse de livraison de légumes bio,
  • Gwen pour les livres de filles et les torchons ;-),
  • Elo pour les chutes de tissu qui ont fait une heureuse,  …

Nous profitons de la voiture pour nous balader, comme ce matin à l’Aventure du Sucre, musée incontournable à Maurice, qui retrace l’histoire du pays à travers la culture sucrière.
L’idée est originale, : l’ancienne usine de Beau Plan, a été transformée en centre d’interprétation de l’histoire de l’île. Tout au long de la visite, les enfants se passionnent tour à tour pour la découverte de l’île, ses premières tentatives de colonisation, les pirates et corsaires des mers du Sud, l’histoire des esclaves et travailleurs chinois, malais, et indiens,

machettes anciennes

machettes « modernes »

son développement agricole sucrier, et surtout par le process de fabrication du sucre!

Anna en profite pour lire quelques mots simples.

Coupe de la canne, pressage pour obtenir le jus, filtrage, chauffage puis évaporation, cuisson, cristallisation et centrifugeuse!

Pour ma part, je suis aussi intéressée par le process de fabrication du rhum…. Celui de l’île Maurice n’est pas aussi réputé qu’aux Antilles, mais des efforts ont été fait depuis une dizaine d’année pour créer un rhum agricole (fait partir du jus de canne) de qualité, plus parfumé que le rhum de base (fait à partir de mélasse, le résidu de production de sucre).

La visite se termine par une dégustation des sucres! Les enfants votent pour le muscovado brun (très foncé avec des parfums de vanille et de réglisse) et le coffee crystal, sorte de bonbon-cristallisé de la taille d’un grain de café, deux créations mauriciennes.

Autre passage obligé : le dentiste! Nous avons pris rendez-vous avec notre ami Alain, pour un check-up général des garçons de la famille. J’en suis exemptée car je suis déjà passé chez le dentiste à Nouméa…. Je flâne avec plaisir dans son jardin, Alain travail dans un cadre enchanteur, celui des jardin du chateau de Labourdonnais.

Alain a lui aussi a navigué quelques années entre les Antilles et la Nouvelle-Calédonie, jeune dentiste nomade à l’époque . Il se remémore avec nous la Polynésie, où sont nés ses enfants, et en particulier les mouillages des Tuamotu et des îles sous le vent.

Loïc OK, Arthur OK, Victor OK.  Même Anna qui n’a pas encore perdu ses dents de lait, fait un tour de manège sur le fauteuil électrique!

OUF, pas une carie à l’horizon!!

Les journées journées passent, bien remplies : école le matin, courses et bricolages l’après-midi.

Le mouillage devant GBYC

Les soirées se succèdent, animées, avec les amis qui passent.

Là une belle brochette de pilotes  : Isabelle et Patrick, Eric, Jean-Marc et Carole, Shehzaan.

Et de copines : je suis entourée de Carole et des mes anciennes voisines Isabelle et Sophie.

AU GBYC, Loïc renoue avec beaucoup d’anciens collègues : Dominique, Patrick, Pipo, John, André… ..

Nous croisons aussi d’autres amis en mer; comme Justine et Hubert à bord de leur voilier, Jean-Louis et Nicole, des Réunionnais de passage à Maurice, sur Moukathaï,

Nous préparons aussi notre intervention au Grand Baie Yacht Club : nous avons convié nos amis et les membres du Club à un apéro-conférence-photos de notre périple. C’est la première fois que nous prenons la parole en public à ce sujet, et nous réjouissons à l’avance de ce partage.

Pour nous mettre en jambes, Laetitia m’a proposé d’inviter Anna et Arthur dans la classe de ses garçons Erwan et Alec, CP et CE2 à l’Ecole du Nord, afin de présenter notre voyage.

Erwan et Alec

Je découvre Arthur étonnamment à l’aise pour prendre la parole et très précis dans ses explications. Les enfants ont plein de questions : Quel animaux rencontrés? Qui fait l’école à bord? Est-ce que vous avez rencontré des pirates?  Qu’est-ce que vous mangez? Comment faites-vous les courses? Est-ce que l’école vous manque? Est-ce que vous êtes heureux de vivre sur un bateau, ou est-ce que vous préférez la vie à la maison? Comment vous pilotez le bateau la nuit?

Nous savourons ces derniers jours à Grand baie, en particulier les soirées qui sont douces.

le GBYC le soir

la plage de la Cuvette

Mercredi soir au Grand bay Yacht Club, plus de 70 amis et connaissances ont fait le déplacement pour nos écouter et échanger.

Nous passons un très bon moment à répondre à leurs questions devant un verre de vin et des grillades.

Merci à Pipo , commodore du GBYC pour son organistion au top. Leur seul bémol sera la chute d’Anna. Elle s’ouvre le menton, et je dois passer la soirée avec elle à la Clinique Darné, de Curepipe; un lieu que je nous connaissons bien car c’est là qu’est né Victor, il y a bientôt 14 ans!!

Loïc reste au Yacht Club s’occuper de nos invités : simples curieux, marins aguerris, candidats au voyage, amis admiratifs, tous ont mille questions.

Anna et moi sommes de retour vers minuit après 2 grosses heures de route, une heure d’attente et une heure de soins. IL faudra 11 points de sutures pour la demoiselle! La récompense : les lumières de Cure-Pipe et Floréal : ce soir c’est Divali, fête des lumières des Indous, et les maisons sont joliment éclairées.

Merci à Gwen de m’avoir servi de chauffeur et aux copines qui m’ont attendue jusqu’à cette heure tardive pour me dire adieu. Nous partons en effet demain matin pour St-Brandon, avec Arnaud et Laetitia, nos amis tout juste arrivés de France le matin même, qui vont naviguer près de 3 semaines avec nous.

Quelques minutes avant d’appareiller pour Port-Louis, Victor pose devant l’ancien catamaran de Bébert : c’est sur ce bateau qu’il a fait sa première sortie en mer, il avait tout juste 1 mois!

Décidément, ce séjour d’un mois aura rallumé de merveilleux souvenirs, tissé  des échanges, et remplis nos yeux de paysages familiers et réconfortants qui feront toujours de l’île Maurice l’île de notre coeur.

Nous faisons route vers Port-Louis pour les formalités et un dernier avitaillement de fruits et légumes au marché couvert.

Arnaud qui prépare les brèdes

Nous avons embarqué Arnaud et Laetitia pour 18 jours d’une navigation triangulaire Maurice-St-Brandon-Réunion. Arnaud voulait revoir l’île de son enfance, la Réunion, où il a vécu jusqu’à ses 15 ans;  il rêvait aussi (tout comme moi!)  de découvrir St-Brandon, dont depuis des années, ceux qui en reviennent, nous vantent ses plages de sable poudreux, ses spots de kite, et ses fonds poissonneux.

Un dernier regard sur le Coin de Mire,

puis sur l’île Plate

Pigeon Rock

dernières ombres chinoises sur les montagnes

Nous savourons les retrouvailles avec nos amis.

Bye-bye Maurice, cap Sur Saint-Brandon!

  1. passionnant a lire , c’est juste Génial de pouvoir s’évader a travers votre lecture , nous qui sommes fixés a notre rythme de vie de tous les jours . Quel périple grandiose . encore bravo

  2. Valérie says:

    j’avoue que j’ai versé ma petite larme en te lisant. Les moments passés avec vous étaient magiques. Votre visite parmi nous marquera une étape très très heureuse dans mon année 2017. Vous nous manquez

  3. jeanfrançois says:

    L’arrivée par la mer est magnifique, ça change des approches à 250 KT! enfin le temps de vivre…
    merci encore pour ces beaux moments partagés et le soleil radieux ( ce matin 0 degrés Celsius ici…)

  4. Grigorieff says:

    Bonjour Bénédicte et loic, c’est toujours un plaisir de lire vos aventures😀 et vos photos sont magnifiques. Merci d’avoir pris le temps, pendant votre passage à Maurice, de nous raconter votre vie à bord. Nous sommes admiratifs de votre choix de vie et de votre organisation. On vous embrasse fort tous les cinq. De Serge Sophie et Laura

  5. laurence vallet says:

    Tellement déçue de vous avoir ratés ! Belle continuation. Bises

  6. C’etait vraiment cool de rencontrer Moby et son superbe équipage à La Gaulette. Continuez à nous faire rêver avec votre voyage magique…
    À la prochaine
    Eric

    • Bénédicte says:

      Oui quel dommage de t’avoir manqué à l’île Maurice, Marc, tu es l’un de nos commentateurs les plus assidus! Merci, tes petits mots nous font toujours plaisir.

  7. LUNOT says:

    Bravo Bene pour ce beau texte et ces belles photos qui représentent parfaitement cette jolie tranche de vie avec vous à Maurice ! je me réjouis de vous suivre online à présent pour vos nouvelles aventures Africaines ! Grosse bise de nous 4, les LUNOT

  8. Carole says:

    Un grand bonheur de vous avoir tous revu à Maurice, un privilège d’avoir pu naviguer ensemble sur Moby, catamaran si parfait! Super d’avoir partagé votre vie à bord ….. une véritable invitation au rêve. Félicitations pour vos aventures en famille et pour les jolies photos. On vous embrasse chacun très fort!

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