Retour aux Grenadines

Il y a (presque) 20 ans, tout jeunes mariés, nous avions passé notre voyage de Noces aux Grenadines… 2 semaines de rêve à naviguer en duo sur un Sun Dance 36, dans cet archipel si propice au cabotage. Deux décennies plus tard, nous sommes impatients de revenir sur les lieux avec les enfants, et les grands-parents, et de les redécouvrir.

Salt Whistle Bay, à Mayreau,

 
Moustique, Béquia (prononcer Bécoué), Canouan, Union, et les Tobago Cays dépendent de St-Vincent, l’île principale. Les Grenadines sont un haut lieu du nautisme depuis une trentaine d’années : l’archipel permet en effet de sauter facilement d’îles en îles, et de plages en plages, dans un cadre qui reste naturel et sauvage. Chaque île a sa spécificité :
 
  • les Tobagos Cays sont inhabitées et offrent un terrain de jeu magnifique aux amateurs de nature sauvage et de lagons turquoises

    Tobag Cays

  •  l’île Moustique est privée et abrite un « lotissement » de villas exclusives (Mick Jagger, la Princesse Margaret, quelques grands industriels sont propriétaires…)

    île Moustique

  • Béquia reste typique avec ses plages, son village animé, et ses petites maisons, lieu de villégiature de nombreux marins venus poser leur sac dans cette île paisible

    Le mouillage principal de Bequia

  • Union, le centre touristique de l’archipel, qui abrite des commerces restaurants et une poignée de petits hôtels

    l’île d’Union

  • Canouan, qui se tourne vers le touriste de luxe avec un hôtel 5*, un golf et une marina, et des villas haut de gamme.

    Canouan

  • Mayreau, simplissime petite île dotée d’un village de poupée et d’une ravissante plage

Mayreau

En 20 ans, les îles ont un peu changé, et développé un tourisme raisonné : pas de grands hôtels ni de tourisme de masse -sauf à Canouan- mais un très grand  nombre de voiliers de location en provenance de Ste-Lucie et de Martinique. Les bases de charter DreamYacht et Moorings n’ont pas été affectées par les cyclones ces dernières années et sont florissantes dans le sud de la Caraïbe. Certains mouillages sont bondés : la destination est victime de son succès.
Mais si l’on cherche un peu, il est aisé de trouver des endroits plus tranquilles…. et le charme opère toujours.
 

Au départ de Martinique, où nous avons fait escale 24h à l’arrivée de notre traversée de l’Atlantique sud, nous mettons cap sur Ste-Lucie, distante d’à peine 25 miles nautiques, et à mi-chemin entre la Martinique et les Grenadines.

arrivée sur Ste-Lucie

Nous naviguons en tandem avec Papily et Mamily, qui ont loué pour l’occasion un Lagoon 45.

le Lagoon 450 de location des grands-parents

 Rodney Bay sera notre première escale!

Rodney bay

C’est dépaysant, car l’île est aujourd’hui anglaise, après être passée aussi entre les mains des français il a quelques siècles….

C’était le repère de l’amiral Rodney, à la tête de la flotte britannique du temps où britanniques et français se disputaient âprement les Antilles, de la fin du XVIII ème siècle au milieu du XIX. Il pouvait de son rocher surveiller parfaitement les mouvements de la flotte française basée en Martinique.
Nous allons visiter le fort et ses dépendances sur l’île Pigeon, qui est en fait une presqu’île.
Tout en bas, la cuisine des officiers,

puis un peu plus haut, avec une vue magnifique sur le nord, le mess et les quartiers des officiers, dont une moitié a été rénovée pour y abriter un restaurant; l’autre moitié est en ruines.
Encore plus haut, les baraquements des soldats,

qui abritaient 120 hommes.
Un peu plus de grimpette, sous un soleil de plomb, et nous y sommes!
Il reste des canons.
 
D’en haut, la vue est panoramique,

 un site parfait pour scruter les mouvements des bateaux dans l’arc antillais.
 
Nous redescendons après avoir exploré les différentes batteries du site.
 
En rentrant sur Moby, Arthur est intrigué par cette réplique de Galion, qui emporte des touristes pour des croisières de quelques heures au soleil couchant.
 
Au petit matin, c’est le marchand de légumes itinérant qui passe!
 
La baie est très touristique, et abrite une grande marina, des commerces, de très grands hôtels: nous ne resterons pas, et mettons cap au sud vers le somptueux mouillage des 2 Pitons.
 
En route, nous découvrons la côte de Sainte-Lucie; constellée de grands hôtels, de résidences,

Au port, on compte pas moins de trois énormes paquebots de passage!

Mais en descendant vers le sud, nous retrouvons de charmants villages créoles,

et des hôtels à taille humaine.
 
Nous arrivons aux deux Pitons, au pied d’un parc naturel exceptionnel. Côté fréquentation, on est dans la démesure : les super-yachts se sont donné le mot… Arthur et Papily regardent l’hélicoptère de notre voisin de mouillage se poser sur le pont.
Pendant que nous sirotons notre Pina Colada, la première de ces vacances, et la spécialité régionale!
De nuit, c’est ambiance « sapin de Noël »
Le lendemain, c’est l’approvisionnement d’un des super-yacht qui me laisser rêveuse…… Il y a de quoi nourrir un régiment!!!
Puis le ballet des hélices reprend.
Après 24h d’escales entre les méga-yachts, nous descendons au sud vers ST-Vincent-les Grenadines.

Nous longeons l’île de St-Vincent mais ne nous y arrêterons pas.

 Quelques criques ont l’air pourtant bien agréables et sauvages.
L’alizé est soutenu, mais portant pour nous, ce qui est pas le cas des bateaux qui remontent vers la Martinique….
 
Nous arrivons à Bequia où nous faisons nos formalités d’entrée.
La baie est grande, très fréquentée, mais suffisamment spacieuse pour que les bateaux ne soient pas mouillés trop près les uns des autres. Le village est sympathique avec sa promenade de front de mer sur pilotis, qui mène des plages au village,

où nous pouvons nous ravitailler de beaux fruits et légumes frais.
C’est aussi l’occasion de s’attabler et de goûter la bière locale : la Hairoun.

Les plages sont aujourd’hui bondées : un paquebot est en effet au mouillage, et a déversé son flots de touristes américains (et sud-américains!). Demain sera plus calme.
Nous nous baladons le long du rivage, où se succèdent bars,

 boutiques,

services,

 et diveshops
 pour arriver au village, ses échoppes d’artisanatl’église,  l’administration…
Originale, le bateau-boulangerie, qui livre toutes les matins du pain frais. Il y a aussi le bateau-laverie, et le bateau-fuel! Nous apprécions ces petits services, qui se monnaient bien sûr, mais qui permettent aussi de contribuer à l’économie locale, très axée sur les services.
Voici le déjeuner typique sur Moby : salade, crudités, pain et croque-monsieur, fromage.
 
Sur Moby, nous sommes en pleins préparatifs : nous fêtons aujourd’hui l’anniversaire d’Anna! Dans 4 jours, ce sera celui de Papily, et dans une semaine celui d’Arthur!
Anna nous a préparé des biscuits et nous les apporte sur la plage pour le goûter.
 
Bon anniversaire Anna, 6 ans!
 
MOUSTIQUE

Nous repartons assez vite sur Moustique, l’île des milliardaires. L’histoire de cette île est tout à fait unique. Son propriétaire Colin Tennent, (Lord Glenconner),

statue de Colin Tennent

est un aristocrate anglais, fortuné, déjà propriétaire de terres à Ste-Lucie, magnat de l’industrie minière et qui après-guerre, acheta l’île Moustique avec une idée folle : en faire un lieu de villégiature unique au monde pour les riches et célèbres de la planète. A l’époque, dans les années 60, c’est visionnaire!

île Moustique

S’ensuivent quelques de vacances spartiate et de villégiature compliquée pour l’entrepreneur, qui peine à garder en état l’unique maison de l’île, Cotton House. Moustiques, cyclones, tempêtes, manque d’infrastructure, des hectares à défricher….. l’île est pendant des années un gouffre financier qui ne rapporte rien.
Son idée de génie : offrir un terrain à la Princesse Margaret, en guise de cadeau de mariage! Il faut dire que son épouse est dame d’honneur au palais de Buckingham, et une amie proche de Margaret. L’idée fait son chemin, et un jour, entre deux déboires sentimentaux, la Princesse Margaret fait construire sa maison!
Au fil des ans, avec le concours d’un architecte suédois et d’un entrepreneur en bâtiment déterminé doté d’un solide sens du marketing, il réussit son pari, et transforme le caillou en lotissement de luxe pour happy few. Un petit hotel sélect, un bar-restaurant de plage, une supérette, et c’est tout!
Pas de tourisme de masse, pas de ferry, mais un aéroport, et un village où vivent les employés de l’île :  école,
bibliothèque,

station service

…..

Le charme de l’île est indéniable : des plages de tous côté,

la célèbre page de Macaroni Beach

on circule en voiturette électrique, pas de bling-bling, ici tout le monde se connait et reste discret. 90 lots sont construits, avec un plan d’urbanisme strict : il est interdit de diviser les parcelles.

Quelle déception : le Basil’s bar, une institution dans l’île, est fermé pour rénovation, et ne réouvre que dans une semaine….et nous serons déjà partis. Mais une petite annexe sert les cocktails dans une petite maisonnette : la pina Colada est toujours aussi bonne!
Pendant que nous sirotons, les enfants s’éclatent en skimboard sur la plage en contrebas du Basil’s bar en rénovation.

 
Nous sommes les 14 février : c’est l’anniversaire de Papily, secondes festivités d’une semaine chargée en célébrations!
 
TOBAGO CAYS :
Bye-Bye Moustique, et en route pour les Tobago Cays, petit atoll dans l’archipel, composé de 4 petites îles aux noms de repères de pirates : Petit Bateau, Petit Rameau, Baradal et Jamesby.

Ils sont entourés de récif, et forment un petit plan d’eau intérieur, parfait pour la planche et le kitesurf.Le site est toujours aussi photogénique,

 sauvage,non construit, et fréquenté! Des bateaux par dizaines, heureusement, il y a de la place pour tout le monde…. sur la plage à l’heure de pointe, le parking à annexes fait le plein!
 
 
Sur Petit Bateau,

 les pêcheurs de Mayreau et leurs familles ont installé des tables

et des BBQ

créant un restaurant de plage provisoire
: menu unique : langouste grillée!
La recette fait carton plein, nul ne passe aux Tobago Cays sans manger la langouste locale. Il est aussi possible de se la faire livrer directement à bord en barquettes avec ses accompagnements : ça c’est du service!
Victor continue son entrainement de planche à voile,

coaché par Loïc.

Ca plaaaaaane!

Nous tentons aussi le snorkeling.

Nous croisons de nombreuses tortues dans cet archipel des Grenadines, et nageons avec elles,

 elles sont peu farouches car interdites de pêche et protégées
 
 
MAYEREAU
Puis c’est Mayereau, et sa plage nonchalante de Salt Whistle Bay,
Il fait très beau, peu de vent, nous prenons un mouillage tout près du bord. On pourrait se croire seul au monde, mais il y a des dizaines de bateaux derrière nous….
Le plage est toujours aussi jolie,

et bordée de ces deux cocotiers sur lequel il y a 15 ans, nous avions de pris de belles photos de groupe, avec nos amis.
Les enfants l’adoptent.
Le petit hotel est en cours de rénovation,

dans un style rustique chic.

 Le site le mérite bien. Et la Pina Colada est excellente!Avec ce petit plus qu’on ne trouve nulle par qu’aux Grenadines : la noix de muscade râpée qui recouvre la mousse du cocktail. Il faut dire que la noix de muscade est un produit local, qui pousse et se récolte à St-Vincent : nous en avons fait le plein au marché de Bequia.
Mamily apprécie les eaux translucides et calmes de la baie;
Nous rencontrons un bateau hollandais qui a un joli projet : le nettoyage des plages des plastiques, avec un trio ingénieux :
  • collecte+broyage de bouteilles en lambeaux grâce à ce broyeur mécanique,
  • puis chauffage dans un four solaire, d’un matériau ensuite réutilisable.
Le spot de kite derrière l’île est sympa.
 
Et ce soir, 17 Février  re-re-rebeote : nous fêtons les 9 ans d’Arthur à bord du bateau des grands-parents : les petits ont organisé une pêche à la ligne, Papily est en charge de la musique « live »  :  carte, cadeaux, déco et gâteau, tout y est! Le  lendemain matin , le petit-déjeuner de préféré du moussaillon : un pancake géant au Nutella sur le trampoline, elle est pas belle la vie?
 

Après l’école nous partons installer notre camps sur la plage : paddle, hamac, paréos….

et…plouf!

Puis nous quittons ce mouillage un peu surpeuplé pour Chatham Bay, une grande plage de l’île principale d’Union. 
 
UNION
La baie est très tranquille, et restée sauvage avec seulement quelques paillotes de plage d’un côté, et un petit hôtel de l’autre.
Les garçons prennent leur skimboard et nous longeons la plage avec eux pour trouver le meilleur spot : pas facile, car il y a un platier sur une bonne longueur, et des petits coraux sur la plage.
Arthur par à l’assaut du rocher.
Nous découvrons quelques « têtes de turc », ces cactus si caractéristiques des Antilles
Le petit hotel de charme semble particulièrement accueillant.
De retour à l’autre bout de la plage, nous découvrons des petits colibris, qui viennent butiner les plantes grasses : c’est la première fois que j’observe ces drôles d’oiseaux de si près. Ils ont un vol très particulier, le champions du vol stationnaire!
 
 
UNION, Fregate
Puis nous contournons l’île d’Union, et mettons le lendemain cap sur Fregate,où nous retrouvons 3 Outremer 45, les « petits frères » de notre Outremer 51.

Nous sympathisons avec Loustic, famille de belges avec 3 enfants à bord, en  année sabbatique autour de l’Atlantique.
 
Nous passons l’après-midi à la plage avec les « Loustic ». Victor s’entraîne sur les water-starts avec succès, pendant qu’Arthur et Anna jouent dans les vagues. Nous partageons la plage du village avec des vaches
 
Le spot est particulièrement fréquenté par les kitesurfers, et les planchistes. Loïc et Victor s’éclatent.
 
MATEREAU :
Nous retournons le lendemain à Mayereau. Nous passons devant le village de Clifton à Union, l’île principale des Grenadines, mais ne nous arrêtons pas : trop de monde!!!
C’est un super spot de kitesurf, et c’est aussi l’endroit idéal pour faire un plein de courses avec de vrais supermarchés.
Nous n’en avons pas besoin, car dans 2 jours, nous serons en Martinique! Bye-Bye Union,
 
Nous nous dirigeons vers le mouillage de Saline,

une grande baie ouverte qui accueille parfois les paquebots, mais qui est aujourd’hui quasi-déserte.L’accès au village est facile par la route, et la supérette offre une vue panoramique sur la mouillage. Nous poussons l’exploration de la rue principale du village un peu plus,

 car il parait que la vue d’en haut mérite le détour. Nous sommes surpris par le nombre de bars : pas loin d’une douzaines, soit une maison sur 4….
Enfin, en haut, l’église, et la vue sur les Tobagos Cays d’un coté »,

 sur Union de l’autre, et Grenade au fond.
 
Papily et Mamily nous quittent et rentrent en France après 2 semaines de croisière en duo, en terre bien connues : cela fait plus de 10 ans qu’ils viennent tous les hivers passer 2 à 3 semaines aux Grenadines!
 
Leur mouillages préférés :
  • Salt Whistle Bay pour sa jolie plage aux eaux translucides, le bar « piedanlo »  au soleil couchant,
  • Admiral’s Bay à Béquia, pour son pittoresque village, ses  plages et ses petits restaus
  • les 2 pitons à Ste Lucie, pour son cadre enchanteur, au pied du volcan, le calme du mouillage, et l’accueil sympathique de l’hotel.
 
Nos mouillage préférés aux Grenadines :
  • les Tobago cays, pour leur spot de planche et de kite, les nombreuses tortues, le snorkeling excellent sur le reef extérieur, les balades sur les ilots de Jamesby et Baradal avec les iguanes et la jolie vue d’en haut
  • Saline Bay, à Mayereau, l’un des mouillages les moins fréquentés qu’on ait connus-(à éviter bien sûr le jour de  passage des paquebots), pour la sensation d’enfin respirer au mouillage, car les bateaux sont espacés les uns des autres ; un super spot de skimboard et de bodyboard pour les enfants, la grande promenade sur la plage, et celle qui mène au village donne une vue panoramique de l’archipel
 
TOBAGO :

Nous retournons d’ailleurs aux Tobago Cays pour 24h, afin de profiter une dernière fois de ce mouillage qu’on adore et qui offre une telle diversité d’activités. Cette fois, nous allons mouiller au vent de Barradal, où nous retrouvons Mais Uma, avec qui nous achevons de sympathiser.

En nous baladant  sur les hauteurs de Barradal,

nous découvrons des iguanes , 
Les plantes épiphytes sont incroyables.
En redescendant, c’est embouteillage sur la zone de lancer d’ailes de kite.

Nous tentons un snorkeling à l’extérieur de la barrière, en fin de journée, entre 16h et 17h, heures de pleine activité : nous rencontreons une tortue,

des barracudas,

et une vie marine très active!

 
Puis direction Canouan : nous remontons l’archipel des Grenadines, car nous sommes attendus en Martinique pour une escale technique.
 
Une nuit à Canouan,

dans un mouillage très sauvage, puis une autre à Bequia où nous effectuons notre clearance de départ. Après un ultime stop à Rodney Bay, Ste-Lucie, nous arrivons en Martinique, au Marin le 25 février, pour une à deux semaines d’escale technique.
  1. Gilles says:

    Merci de raviver des souvenirs !
    Du Marin Martinique à Union à suivre le cata en planche ds 18 /20 n avec les langoustes /rhum des Tobagos …trop bien 👍😁
    Bon trip !! 🤙🤙
    Gilles

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