Bahamas -2- Les Exumas

Notre porte d’entrée pour les Exuma, c’est George Town, petite ville du sud de l’archipel, qui accueille en saison près de 200 voiliers, essentiellement des Canadiens et Américains venus passer la saison d’hiver et le printemps en eaux chaudes. Heureusement, les mouillages sont variés dans cette rade, formée par l’île de Great Exuma d’un côté, et par un chapelet de petites iles côté lagon : Stocking Island, Elisabeth Island, Pigeon Island…C’est heureux, car nous passons en moins de 24h à une zone de navigation isolée, où nous étions souvent les seuls bateaux au mouillage, à l’effervescence!
C’est ici aussi que nous disons au revoir à Papily et Mamily, qui rentrent en France , et s’envolent depuis le petit aéroport de Georgetown vers Miami, puis Paris.
Nous commençons par un mouillage de jour à Pigeon Cay, très beau mais inconfortable :

 Le vent souffle, la houle rentre, c’est génial pour le skim et la baignade sportive, mais pas pour le confort à bord!
Nous filons donc nous abrite pour la nuit à Georgetown, et mouillons devant le village en compagnie de grosses vedettes,

 et d’un autre Outremer 51, de propriétaires américains!Signe d’arrivée en terres civilisées : cet hydravion, qui emmène les touristes survoler les Exuma, probablement au départ de Nassau. 
L’archipel des Exuma (Exuma Cays) au coeur des Bahamas, est un ensemble d’îlots qui s’égrènent tel un collier de perles, distantes de quelques milles à peine les unes des autres, et qui abrite en son coeur un parc naturel, le « Exuma Land and Marine Park » : 
Promesse de superbes plages, de navigation en eaux protégées, de passes à fort courant, de bancs de sable, de grottes, de magnifiques snorkelings, exploration d’épaves, de mangroves…..
Il nous tarde d’y être.
Mais pour l’instant, nous explorons George Town et en particulier Stocking Island qui abrite une curiosité : des trous à cyclones. Nombreux y laissent leur bateau y compris pendant la saison cyclonique (de juin à octobre), sur corps-mort, ou sur quelques pontons privés.
A gauche, en entrant dans Gaviota Bay, on trouve un premier trou à Cyclone, en face du St-Francis Resort

puis un second trou à cyclone abritant la marina Kevalli
A droite, c’est  beaucoup moins profond et réservé aux très faibles tirants d’eau : Turtle Cove . 
Nous remarquons un petit chemin de sable qui monte, et que nous partons explorer Il donne accès à la plage au vent. Nous revenons y passer l’après-midi avec les skims et les bodyboards.Que c’est bon de glisser sur les vagues!

De retour à la civilisation, nous posons notre dinghy sur la plage de Chat’n’Chill,

au coeur de la vie sociale des yachties de George Town, et partons déjeuner du traditionnel cochon rôti du dimanche. 
Nous nous régalons de cochon, garni du désormais traditionnel mac’n’cheese (gratin de pâtes au fromage), de coleslow, de riz aux haricots, de carottes glacées au miel… Délicieux aussi, la « Conch salad », toute simple avec ses dés de lambis crus agrémentés de piments végétarien, de concombres et d’oignons doux: c’est frais, la chair est  presque sucrée, je me régale. 
Nous testons aussi la bière locale , Kalik ou Sands, il faut choisir! Au bar de Chat’n’chill, les bateaux sont censés laisser un vieux t-shirt signé des membres d’équipage : premier signe d’une longue série, qui montre combien l’homme aime marquer son territoire. 
Il faut dire que pour beaucoup d’Américains et de Canadiens, descendre aux Exuma, c’est un accomplissement, et je les comprend ; après tout, à chacun son Everest!
Nous sommes moins emballés par l’ambiance de la plage, qui s’anime au fur et à mesure des heures qui passent, les annexes au touche-touche sur la plage, la musique à fond la caisse, les cadavres de bières qui s’amoncellent…. C’est LE rdv social du dimanche après-midi. Dans l’eau, les raies sont imperturbables. 
Plus tard, nous irons mouiller devant « Monument Beach », la plus au Nord des plages de la zone. C’est la plus belle, et elle est bizarrement très peu fréquentée : nous sommes le plus souvent seuls sur la plage. 

Lundi matin, nous allons « en ville », pour dire au-revoir à Papily et Mamily qui prennent leur avion à midi, et pour  faire un avitaillement de frais, le dernier datant d’il y a déjà 2 semaines aux Turks et Caïcos.

le « Victoria Lake »

L’entrée sur le « Victoria Lake » se fait via un petit pont. Nous découvrons un joli village bien organisé, avec une supérette bien fournie, un service de laverie… Nous en profitons pour nous balader un peu en ville,

la mairie

qui se met sur son 31 car elle accueillera d’ici 2 semaines d’importantes régates de pirogues locales. 

Une fois les corvées effectuées, nous repartons mouiller devant la belle plage de Monument Beach. Nous partons à marée basse pour une grande ballade littorale, un longe-côte naturaliste parmi les oiseaux, tel ce couple de balbuzards (Ospreys en Anglais), que nous avons malencontreusement dérangé. Ils sont en pleine période de couvaison, et ne quittent par leurs majestueux nids

un couple de balbuzards dans leur nid, dans les racines de filaos tombés à l’eau

Au creux de la plage, des yachties se sont organisé un petit campque chacun peut user à sa guise, pour organiser un barbecue, un « potluck », ou simplement un apéro-plage comme ces deux couples de Canadiens dont nous faisons connaissance. Ils font partis de ces « oiseaux migrateurs  » fuyant leur Canada hivernal pour y chercher le soleil des tropiques (il fait -2 à Chicoutimi) Comme beaucoup, ils emportent leur chien avec eux. Nous n’avons jamais vu autant de chiens sur des bateaux qu’aux Bahamas! Tel ce magnifique chien blanc, que nous croiserons souvent, et avec qui les enfants auront plaisir à jouer sur la plage. Contrairement à beaucoup de pays, les formalités pour les chiens sont très faciles. 

Nous quittons Georgetown sans regret, car nous aspirons à plus de nature et de vie sauvage en remontant l’archipel des Exuma.

la côte Nord de Great Exuma

Nous ne sommes pas spécialement emballés non plus par la vie sociale « à l’américaine » de ce genre d’endroit, régulée tous les matins par les annonces à la VHF du « Cruiser’s Net » : aquagym à 9h, karaoké le samedi, et bingo le vendredi, tournoi de volley-ball, BBQ … C’est amusant de voir comment, même loin de chez lui, l’homme ressent le besoin de se recréer une vie sociale avec ses codes et ses rituels.

Nous naviguons une vingtaine de milles en dehors du lagon, et entrons par le «  Adderly Cut » , laissant Lee Stocking Island sur notre bâbord, puis Norman’s Pond Cay et Leaf Cay.

Adderly Cut, vue vers le Sud, la piste de Lee Stocking Island en arrière plan

Sur la petite plage de Leaf Cay, des formes noires s’approchent… ce sont des iguanes! 

Il est midi passé, nous nous arrêtons déjeuner devant Norman’s Pond,

au mouillage dans le Nord de Norman’s Pond

puis repartons vers le Nord direction Rudder Cut Cay

vers le Nord, la pointe Nord de Norman’s Pond, et la passe de Bock Out

Il nous faut pour cela ressortir du lagon pour quelques milles, via le Bock Out, et rentrer dans le lagon via le Rudder Cut.

le Rudder Cut, vers le Sud : le Sud De Rudder Cut Cay au premier plan, Little Darby et Darby Island au second plan

Nous y voilà. 

Nous observons tout juste la petite arche de Little Galliot Cay. Nous arrivons à Rudder Cut Cay, et découvrons une très jolie île, avec 2 petites plages charmantes, et surtout, un petit port, pas complètement naturel car une tranchée a été en fait creusée pour relier le bassin naturel à la mer. L’île, qui semble inhabitée, est privée et il est interdit de s’y promener. En annexe, par contre c’est permis!
Nous entrons dans le port, curieux. 

Plusieurs autres curiosité : une grotte ouverte sur l’extérieur, éclairée par un puit de lumière,

et dotée à marée basse, d’une mini-plage. 

des roches en forme de champignon…
des raies…
un beau snorkeling sur une … sculpture sous-marine en métal, commandée par David Copperfield (voisin et propriétaire des deux îles de Rudder Cut et de Musha Cay), qui a fait faire une statue grandeur réelle d’un piano à queue et d’une sirène, qu’il a immergé par 4m de fond. Quel dommage, ma GOPRO a rendu l’âme il y a 10 jours, j’ai chipé cette photo sur le net, elle n’est pas de moi.  J’aurais aimé vous montrer les enfants virevoltant de tous côtés autour de la sculpture, et vous montrer comment le corail repousse vite!

C’est d’ailleurs dans la grotte voisine

que notre drone va s’écraser dans l’eau, après qu’il a reculé de manière totalement inexpliqué, et se soit heurté à la roche. Une fois coulé, nous l’avons récupéré, rincé, séché, mais il n’a jamais pu re-décoller…

Voici ses dernières images.

Moby devant la funeste grotte

Les plages au vent sont superbes,

et le snorkeling doit l’être tout autant. 

Puis nous continuons vers Musha Cay, et nous arrêtons en chemin à Little Lansing Cay, car il y a une épave d’avion sur un banc de sable. Nous nous approchons doucement, et mouillons carrément sur le banc de sable! Pas besoin de descendre l’annexe, nous y allons en palmes, masque et tuba. En effet, le petit bimoteur git par moins de 3m de fond, même Anna peut descendre le voir. Du corail pousse sous ses ailes.
30 mn plus tard, nous levons l’ancre de nouveau, et passons devant Musha Cay
Sur la carte, la zone est indiquée comme « swim area », et en effet, c’est la plus belle « piscine » que nous ayons jamais vue!

Il s’agit d’un resort totalement privé qui se loue pour une famille ou un petit groupe d’amis, à 40 000$ la journée….Les constructions sont sublimes, 5 villas nichées dans une végétation tropicale superbe,  qui arrivent à Musha Cay en hélico,

l’hélipad

ou à Rudder Cut en avion. Ici, sans doute pas une maison, mais simplement la salle d’embarquement bateau. 

Plus loin, le quai des fournisseurs.
Bye-Bye Musha Cay, l’île de David Copperfield, paradis qui nous laisse songeur. 
Nous longeons Cave Cay, qui semble inoccupée. 
Nous sommes tentés de rentrer dans la marina, mais elle est fermée, peut-être désaffectée, et nous préférons ne pas prendre de risque.
Nous passons donc notre chemin.

les enfants s’organisent un petit « apéro-chips » sur le rouf,scrutant le relief pour découvrir les grottes dont cette île bien nommée est pourvue.

Nous nous arrêtons finalement déjeuner au nord de Cave Cay, devant une minuscule plage et un petit étang. 
Nous sommes mouillés en léger décalé par rapport à la piste, heureusement, car elle est tout près! La baignade est comme d’habitude merveilleuse, mais nous ne sommes pas tous seuls dans l’eau, sans doute un requin nourrice. Un petit tour à terre pour voir la piste

l’étang, et la plage, puis nous repartons dans l’après-midi pour trouver un mouillage de nuit satisfaisant, à Little Farmer’s Cay.

Nous empruntons pour cela le Galliot Cut et faisons route à l’extérieur des bancs.

vue vers le Nord, et le Galliot Cut

Curieuse maison octogonale sur Big Farmer’s Cay. 
Nous mouillons en plein courant, Loïc et les enfants s’amusent une bonne heure à marcher sous l’eau dans le courant, à jouer avec les vagues de sable sous-marines. 
Tous les soirs, nous étudions nos cartes, car les îles et îlots sont très nombreux, nous faisons en ce moment 2 à 3 stops par jours pour explorer épaves, plages, grottes ou autres curiosités Tout cela s’organise : il nous faut aussi trouver pour chaque soir un mouillage de nuit qui convienne, suffisamment protégé, suffisamment de fond, pas trop de courant, en évitant les chenaux, très fréquentés, de jour comme de nuit.
Le coucher de soleil est comme toujours magnifique,et à l’heure de l’apéro, Anna elle aussi se prépare des cocktails….un demi-citron pressé, une orange, et un trait de Grenadine!

Cette nuit Arthur et Loïc vont dormir à la belle étoile! Arthur en rêve depuis depuis longtemps, et Loïc l’accompagne dans son aventure. Ils sont bien couverts, en pyjama, et avec un bon duvet avec capuche et la nuit s’annonce dégagée, pleine d’étoiles. 

Nous n’irons pas nous balader au village,

le yacht Club de Little Farmer’s cay

et appareillons à 9h, car il nous faut longer aujourd’hui la longue île de  Great Guana Cay. Nous commençons par contourner le Nord de Little Farmers Cay, et découvrons son bout de piste.Partout aux Bahamas, des épaves jonchent notre route. Le pays n’a sans doute pas les moyens de les déloger, alors elles restent là, à attendre l’épreuve du temps…

Il y a de nombreux mouillages sous le vent de Great Guana Cay, que nous testons les uns à la suite des autres. 
White Point d’abord, et sa longue plage de sable blanc. De l’autre côté des dunes, elle est tout aussi belle. Comme il n’y a pas de courant, nous allons tous à la plage en palmes, masque et tuba : cela nous évite de mettre l’annexe à l’eau (puis de la remonter quand nous partirons d’ici une heure ou deux). L’opération prend entre 5 et 10mn au total. Et nager fait faire un peu de sport!
Nous trouvons des éponges échouées, et testons leur flottabilité.

Après ce petit plouf matinal, l’école reprend, jusqu’au déjeuner. Nous nous arrêtons à Jack’s Bays Cove, minuscule plage, et petit mouillage pour un bateau tout seul.

le drone de Loïc est mort… mais Victor nous prête le sien pour faire des images!

Là encore, des grottes à explorer,

 du turquoise, du sable blanc, de la vie sauvage…

une raie sur la sable

Et après le déjeuner, nous mettons cap sur Black Point, une grande baie assez fréquentée, dotée d’un grand village, qui propose toutes sortes de services : laverie, pain frais, restos….
Juste avant la baie, curieuse architecture que ce « chateau ». Destiné peut-être à résister aux cyclones?
Nous croisons un de ces semi-rigides qui emmènent les touristes visiter les Exumas, lancés à 35 noeuds au moins Ils sont nombreux à sillonner les îles  en speedboat. 
Nous arrivons à Black Point, et repérons Banana, un catamaran qui fait un tour du monde en famille en 7 ans avec 4 enfants, et dont nous avons lu les récits de voyage, publiés depuis 10 ans dans des magazines spécialisés. Depuis la famille a vendu leur bateau et vient de sortir un livre A bord il doit s’agir des nouveaux propriétaires!
Nous avons rdv avec Luna Bay 2 et son équipage familial, avec lequel nous nous sommes promis de naviguer de concert quelques jours aux Exumas. Ce soir, c’est resto!
Pendant que les enfants jouent aux cartes, les adultes dégustent la bière locale en se racontant leurs vies. Tous pareils, et tous différents : quand nous rencontrons des familles en grand voyage, c’est toujours passionnant d’écouter les trajectoires de vie qui font qu’un jour, un papa et une maman tout ce qu’il y a de plus raisonnables, entrainent leur smala dans une telle aventure…
Pendant que dehors nous profitons de la soirée en terrasse (à se faire dévorer par les moustiques), à l’intérieur de ce resto type « diner » à l’américaine, c’est la clim à fond et la télé grand écran sur un match de basket! Culturellement parlant, nous sommes bien aux portes des US.

Nous ne manquons pas le lendemain d’aller acheter notre pain (à prix d’or, mais il vaut bien ça, d’autant qu’il est important de faire tourner le commerce local!) chez Lorraine, la maman de la restauratrice d’hier.

le pain de Lorraine

Devant l’adresse indiquée, Loïc trouve porte fermée. Il toque, on lui dit d’entrer, et il trouve une dame bien âgée qui tricote dans son salon…. Elle le fait venir dans sa petite cuisine, et là, des miches dorées tout juste sorties du four attendent les gourmands : garanti « fait maison! » Pain nature, et pain fourré à la chair de coco, un régal au petit dèj!

Nous quittons l’ile de Great Guana Cay, cap au Nord, et continuons à égrener les Exumas. Un petit stop à Gaulin Cay South, petit ilot anodin à la jolie plage. Au départ, nous nous y sommes arrêtés pour les grottes, annoncées sur la carte.
Mais quelle n’est pas notre surprise de voir des iguanes pointer leur nez sur le sable!
Nous mettons alors l’annexe à l’eau et filons explorer les lieux. 
En effet, dès qu’ils entendent notre moteur, les iguanes sortent par dizaines de leurs cachettes.
Ils attendent sans doute qu’on les nourrissent. C’est pourtant bien interdit, toujours pour les mêmes raison que beaucoup de touristes ont du mal à comprendre : en nourrissant un animal sauvage, on le coupe de ses capacités à se nourrir dans son propre environnement, et par là-même, on l’affaiblit. Pour aider et préserver les animaux sauvages, en particulier ceux qui sont en danger d’exctinction, il faut donc s’abstenir de les nourrir.

Ces iguanes sont tellement peu craintifs que nous hésitons à marcher sur la plage, de peur qu’ils ne nous approchent de trop près Ces animaux ont de belles griffes, des dents acérées, et contrairement aux iguanes marins des Galapagos, ils ne sont pas végétariens!

Nous passons une bonne heure à observer ces animaux, 

Nous observons aussi un couples d’Osprey (Balbuzards en Français), ces rapaces marins, les seuls à pêcher dans les estuaires, les lagons ou les lacs. A notre arrivée, l’un des oiseaux s’est envolé, nous a survolé,

inquiet, et est parti, peut-être pêcher.

L’autre est resté à poste sur son nid : il doit y avoir des petits ou des oeufs.
Nous partons à la recherche des grottes. 
A notre retour, les iguanes sont toujours là. Sans doute un peu déçus que ne nous leur donnions pas de nourriture. Mais nous sommes stricts là-dessus, depuis que nous avons appris qu’un changement de régime alimentaire chez des animaux sauvages pouvait les rendre malades. Une équipe de scientifiques travaillant sur le jardin de corail de l’hôtel Taha’a Island Resort, en Polynésie Française a découvert que nourrir les poissons demoiselles avec du pain leur provoque un diabète. C’est pourtant une pratique que nous avons observé partout sous les tropiques.
En rentrant au bateau, nous levons l’ancre, et découvrons médusés cette drôle de forme à 1 mètre derrière la jupe .Tout près des moteurs, alors que nous reculons, je pense d’abord voir un tuyau de plomberie en plastique : inquiète pour les moteurs qui tournent, je donne l’alerte. Nous prenons la forme en photo, et l’étudions de plus près en images. Il semble bien que ça soit un organisme vivant, peut-être un pyrosome, sorte d’organisme pluricellulaire.Je fais quelques recherches sur internet, et tombe sur DORIS, ce site des Données d’Observations pour la Reconnaissance et l’Identification de la Faune et de la Flore Sous-Marine.
Ce formidable site recense une banque d’image très complète de ce qu’on peut observer sous l’eau, et propose même à ses membres de poser des questions d’identification. Comme nous avons de l’internet, je m’inscris, et poste donc la photo avec une question, … et reçois en moins de 24h une réponse!

Il s’agit de tout autre chose : une ponte de grand calmar. Les petits oeufs (des boules bleues) sont reliés entre eux en spirale transparente, et flottent au gré des courants. Whaou, nous avons pris quelque chose aujourd’hui!

Nous reprenons cap au Nord, visant d’être en fin de journée à Staniel Cay, le coeur d’activité des Exumas. Plusieurs raisons expliquent cette fréquentation : une marina, un yacht-club sympathique, quelques commerces, et de nombreux mouillages. Et en terme d’activités, de jolies petites plages, la célèbre grotte de Thunderball ( James Bond n°4) mais surtout l’attraction majeure, ce sont les cochons nageurs, qui sont sur touts les dépliants publicitaires des Bahamas. Nous sommes tous curieux de voir cela!

Nous passons d’ailleurs notre première nuit à Big Major Spot.

le mouillage de Big Majors Spot

Effectivement, les cochons sont bien là! Mais c’est un défilé de hors-bord, d’annexes et de bateaux de charter. 

Nous passons la nuit dans ce mouillage très fréquenté, en particulier par les super-yachts. 
Nous changeons de mouillage le lendemain pour être au plus près des grottes et du Yacht-Club.
La grotte se visite de préférence à l’étale de marée basse, pour avoir un accès plus aisé par ses deux entrées principales, et éviter le fort courant de marée. Nous finirons pas aller la visiter 3 fois tellement elle plait aux enfants. 
Il faut dire que le site est impressionnant, et facile d’accès via la première entrée.

La seconde est plus délicate, car elle n’offre qu’un mince filet aérien vers l’extérieur, et donne sur un fort courant traversier  : l’îlot se trouve en effet juste devant un chenal à fort courant.

la seconde entrée

La troisième sortie/entrée se fait par un passage sous-marin à 3m de fond, et la quatrième, par un étroit tunnel coudé sous-marin lui aussi. Il y a donc que quoi ravir les explorateurs sous-marins en herbe.
La grotte dispose aussi d’ouvertures verticales qui laissent la lumière entrer à flots, ce qui a donné naissance à la célèbre scène du sauvetage de James Bond dans « Opération Tonnerre » (« Thunderball » en Anglais). Film que nous ne manquons pas de visionner le soir-même avec les enfants! La scène finale de bataille sous-marine avec fusils de chasse est plutôt originale pour l’époque ( 1966!)
Nous explorons aussi la grotte vue d’en haut. 

Le soir, nous avons la visite d’une famille française sur le voilier Penn Gwen :  j’avais croisé les parents Flora et Aurélien lors de la formation médicale ATMSI quelques mois avant notre grand départ. Ils ont suivi notre blog pendant les 6 premiers mois de notre voyage, puis sont partis pour un tour de l’Atlantique en 2 ans, avec de longues escales en Afrique et au Brésil. Nous avons presque le même programme en ce qui concerne la route retour, et allons donc naviguer ensemble quelques journaux Bahamas puis nous retrouver encore aux Acores. Ils ont 2 filles de 6 et 11 ans, Mélisse et Erell.

l’équipage de Pen Gwenn

Nous allons à terre explorer les infrastructures du Yacht-Clubune marina quelques charmants bungalows sur pilotis , un resto à la carte bien alléchante (et pas hors de prix pour une fois), un mini port pour les annexes, des petits Boston-Whalers à louer, et les célèbres requins nourrices « demi-apprivoisés ». 
Nous déjeunons au resto le midi avec toute l’équipe de Luna Bay 2, et nous régalons d’un bon hamburger, dans une jolie salle de restaurant climatisé vue mer, c’est TOP!
Puis nous partons tous ensemble nous balader sur l’île de Staniel, à la recherche des petits commerces. Nous rentrons bredouilles, avec seulement du main de mie, mais avons vu des jolies maisons typiquesdes jardinets un peu secsl’église du village, des bungalows à louer…
Nous repartons pour Big Major Spot, les enfants nous ayant convaincus qu’il fallait aller rendre visite aux cochons. 
C’est effectivement une attraction touristique. Les cochons ont été déposés là il y a quelques années, semi-sauvages, ils sont tout de même nourris par les habitants, mais surtout par les bateaux de passage, qui arrivent avec des légumes et du vieux pain. 
Ils sont tous l’air paisibles,en particuliers les petits, très joueursmais dès que quelqu’un arrive avec de la nourriture, l’excitation monte…

Comme ici, avec ces 3 imprudents qui arrivent à terre avec un grand sac de carottes. En moins d’une minute, une des dames est à terre, un des gros cochons lui a sauté dessus, ses deux pattes avant sur le buste et ba-da-boum… elle peine à se relever, pendant que les cochons lui boulottent sa nourriture….

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Puis Big Mama Karma sort de sa tanière. Des pancartes nous mettent en garde contre la grosse truie, sans doute chef de meute, réputée agressive, en particulier en présence de nourriture. 
Ca y est « Mama Karma  » est à l’eau! Méfiants. nous nous replions tous dans les annexes, d’autant plus qu’un gros semi-rigide arrive avec des sacs de nourriture. Les cochons se précipitent, les plus gros mettent sur 2 pattes avant sur les boudin, moins pour monter à bord que pour accéder en primeur aux croutes de pain…
Nous rentrons à bord, peux convaincus par les cochons-nageurs…cela dit, ils sont très propres!!
Le lendemain, nous Quittons Staniel après y avoir passé 3 nuits, direction le Nord toujours : nous sommes aux portes du « Exumas Land and Marine Park », le parc naturel dont tout le monde vante la beauté.
A suivre….
  1. Breuneval says:

    Bonjour
    Nous avons commandé un outremer 51 et nous nous posons des questions concernant la pertinence d un mât carbone : qu en pensez vous? Vos 3 années d expérience nous seraient très utiles pour prendre une décision dans notre projet qui serait de partir plusieurs années !
    Vous remerciant par avance de votre retour et vous souhaitant bonne chance pour votre atterrissage !
    Ps merci d avoir partagé de façon si sympa votre expérience que nous avons suivie de très près régulièrement et qui nous a fait bien rêver!
    Juliette et Jean

    • Bénédicte says:

      Bonjour Juliette et Jean, nous sommes très contents du mat rotatif Lorima pour plusieurs raisons : gain de poids, donc comportement du bateau, facilité d’entretien, simplicité du gréement en terme d’haubanage, absence de corrosion(meilleure longévité). En plus de ces aspects, le mat carbone rotatif offre l’avantage de faciliter les prises de ris car les frottements sur rails de GV sont diminués. Et bien sûr, en terme de performance, cela va sans dire. Cerise sur le gâteau, l’outremer 51 avec un mat carbone a quand même une belle allure sur l’eau. Seul inconvénient, c’est le surcoût 😉

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