L’Archipel de la Guadeloupe : les Saintes, Marie-Galante, Petite Terre….

Nous ne regretterons pas d’avoir choisi la Guadeloupe pour accueillir mon frère Thomas et son amie Sonia à bord de Moby. En 8 jours de croisière côtière, nous avons côtoyé des îles d’une grande diversité, vu des iguanes, des pélicans, des tortues, des plages sauvages, des villages animés, des marchés alléchants, des cases colorées, et en sommes revenus enchantés… Cet archipel, de Grande Terre à Basse Terre, en passant par Petite Terre, Marie-Galante, les Saintes, et Pigeon fut une des très belles surprises de nos navigations dans l’arc antillais.

Grande-Terre

Après avoir passé la nuit devant l’îlot Gosier, nous récupérons Thomas et Sonia à la marina de Bas du Fort, dans la rade de Pointe à Pitre. La marina est fonctionnelle, mais loin d’être pimpante : il faut dire que l’île a subi l’an passé le passage de deux cyclones majeurs, Irma et Maria, occasionnant de nombreux dégâts pendant le mois de septembre.
En quittant la marina, nous passons jeter un oeil à la ville de Pointe à Pitre, 
C’est triste, la rade est encore fortement encombrée d’épaves. 
Le centre ville semble plus coquet, mais très calme le long de son bord de mer. 

La navigation en direction de St-François, sur la pointe Est, est un peu agitée :

Nous profitons tous du tatami pour bouquiner, rêvasser, faire de la musique ou somnoler pendant que Loïc nous mène à bon port.
L’entrée dans la passe de St-François est étroite,

et les épaves jonchant les abords de la marina désolantes.
Le lendemain matin, nous partons au village, qui s’accède facilement en annexe via le petit port de pêche. 
Des pélicans sont  à poste.

Le port est charmant.
Et nous sommes enchantés de ce village aux maisonnettes si typiques. Le marché est superbe, et bien achalandé. Les fruits et légumes sont magnifiques, de production locale et de grande qualité. On se régale d’ananas bien sûr, dont nous goûtons plus de 4 variétés
Mais la belle surprise, c’est les melons «  Cantaloup », que j’achète aux Antilles les yeux fermés, et dont la saveur et le goût approchent sans rougir ceux de Provence : ils sont juteux, fruités, sucrés, de très belle taille, et ont l’immense avantage de se conserver plus d’une semaine dans les cales. Ils sont d’ailleurs exportés dans toutes les Antilles avec succès, de la Grenade aux Bahamas en passant par Ste-Lucie : bravo aux agriculteurs et ingénieurs agronomes qui ont réussi la « tropicalisation » de ce beau produit.
Pendant que je fais le plein de fruits et légumes, Loïc, Tom et Sonia se laissent tenter par les rhums, liqueurs, sirops et confitures… … celle de tamarin se révèlera délicieusement acidulée.

Nous quittons St-François en début d’après-midi, tournant le dos à la si photogénique Pointe des Chateaux, qui signe le début de la côte au vent. 

Petite-Terre

Nous mettons le cap sur les îles de Petite-Terre, un ensemble d’îlots classés réserve naturelle, où il est possible de prendre des bouées de mouillage. Nous resterons 24h dans ce petit paradis. Ce bleu turquoise de la passe nous ravit, les fonds ont l’air magnifiquement transparents. Victor et moi préparons la prise de coffre qui est désormais bien rodée. 
Nous y voilà.
En ce début d’après-midi, il y a de nombreux « day-boats » le long de la plage.
Il nous suffit d’attendre 16h, tous les touristes s’en vont, la plage est à nous! Nous y allons en palmes, masque et tuba, pour profiter du snorkeling, qui est un peu décevant. Mais la balade à terre est agréable  de petits chemins serpentent, via le vieux phare, un des plus anciens (et des plus beaux!) du nouveau monde car il date de 1835. Nous croisons de nombreux iguanes endémiques des Antilles, une espèce à protéger car son territoire se fait grignoter par l’iguane commun. C’est la saison des amours, on dirait qu’il se battent, mais non, ils cherchent seulement à s’accoupler! Pas d’images malheureusement de cette étape, car je n’ai pas pu glisser mon appareil dans mon maillot de bain….
Le soir, les lumières nous ravissent. 

Marie-Galante

Le lendemain, nous mettons cap sur Marie-Galante : La chanson de Voulzy nous trotte dans la tête bien sûr : «  Belle-île en Mer, Marie-Galante, St-Vincent…..loin Singapour, Seymour, Ceylan-an »
Un paysage fort différent nous attend, l’ile a une vocation agricole, et est réputée pour son sucre et son rhum, à 59°, Oups!!! C’est un des plus fort des antilles!
Un premier stop à l’anse Canot, qui offre deux superbes plages de sable doux comme du sucre glace,l’une très calme, et l’autre avec des petites vagues, parfaite pour le skim.
Attention aux tortues! Elles traversent parfois la route pour aller pondre leurs oeufs. 
Puis nous poussons un peu plus loin vers le village endormi de Saint-Louis. Quelques bars et estivants, qui accueillent plutôt des touristes en journée. Nous arrivonss à terre vers 17h, les rues sont désertes, quelques rares commerces restent ouverts.

Les cases créoles sont modestes et pleines de charme,

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petits et grands prennent leur cours de judo sur la plage. 

Nos réservons une table pour dîner chez Henry, restaurant réputé parmi les plaisanciers :

Son croustillants de thon mi-cuit en feuille de brick est un délice! Et le sorbet coco artisanal juste parfait-c’est aussi le seul dessert de la carte, réduite, mais gourmande.

Les Saintes

Le lendemain, cap sur les Saintes, un petit archipel si photogénique que je m’emballe à prendre photos sur photos… Je ne sais si c’est la lumière, le paysage, l’urbanisme si homogène, ou l’ensemble de tout cela qui rend ce lieu si plaisant à  voir.
Nous mouillons tout d’abord dans la baie de Marigot, très tranquille, puisque nous ne sommes que 3 bateaux au mouillage.  Nous partons explorer le rivage en paddleUn petit chantier naval fabrique encore des « Saintoises », ces barques traditionnelles.

Là encore, des iguanes rôtissent au soleil.  On le voit mieux en zoomant
Anna, qui m’accompagne préfère rentrer à la nage : à 6 ans, elle est endurante et nage vraiment comme un poisson.  
Les pélicans passent la journée à chasser, pêcher, plonger,

 dans un ballet aérien et aquatique fascinant.
Sous l’eau, quelques coraux, beaucoup de poissons, et des tortues!
Nous partons le lendemain matin dans la baie adjacente : la célèbre rade des Saintes, face au Bourg. Thomas et Sonia font le trajet en paddle!
Nous arrivons dans un cadre enchanteur,

une baie de carte postale,

un décor de cinéma.

Il faut dire que l’harmonie de ces toits uniformément rouge fait son effet, dans le vert de la végétation.Même la supérette attire le regard
Quelques maisons sont remarquables, comme celle-ci, au faux-air basque
Et encore, on peut lire dans le paysage combien l’île a souffert du cyclone Maria, qui a aussi touché la Guadeloupe, et  dévasté la Dominique, en septembre dernier. 
Ici, à quelques exceptions près, les maisons touchées ont été réparées, seuls les cocotiers jouent au mikado, et les arbustes maigrelets témoignent. 
Quelques très beaux yachts sont à l’ancre derrière nous. 

Nous allons à terre nous balader, passons devant la mairie, puis l’église
les maisons sont vraiment coquettes.
En revanche, la célèbre maison du médecin,

dite « maison-bateau »,

qui était construite sur un promontoire, en forme de proue de paquebot, est en ruines.
Nous continuons notre balade,

 longeant de charmantes maisons,
un intéressant cimetière, jusqu’à arriver sur la plage de Grand Anse,

Battue par les vents,Des kitesurfers ont bravé l’interdiction, et naviguent dans le shorebreak.
La plage se situe en bout de piste du petit aérodrome. 
Nous trouvons beaucoup de bois flotté,  d’éponges et de gorgones

 sur la plage,
Un peu plus loin, nous nous arrêtons nous baigner à l’anse Rodrigue. Ambiance champêtre avec les chèvres qui bêlent. 
Les enfants colonisent une cabane. 
Et se relaxent, tout simplement au soleil de fin de journée. En rentrant, nous longeons la piste de l’aérodrome, croisons un iguane,  et nous arrêtons faire quelques exercices d’entretien.
Des petits cabris partout,

qui nous rappellent que nous sommes à la campagne… Mais avec des infrastructures plutôt haut de gamme, comme cette superbe aire de jeux pour enfants, 
La boulangerie aussi est au top : cela fait trèèèèès longtemps que nous n’avons mangé de palmiers aussi bons!
Nous sommes moins emballés par les fameux « Tourments d’amour », la spécialité locale, un peu étouffe-chrétien à mon gout, à laquelle je préfère de loin les accras… En particulier, ceux du café de la marine
Nous irons à deux reprises plonger sur l’épave qui se trouve devant le portLes garçons sont très complices pendant leurs apnées.

Les coraux sont jolis sur le pont de l’épave

Sur les hauteurs du village, le fort Napoléon nous surplombe, et nous nous laissons tenter par sa visite : son architecture a l’air splendide, et la vue d’en haut doit valoir le détour. Ses douves sont impressionnantes, ainsi que le bâtiment central.

Nous sommes très séduits par son jardin de cactées et de plantes grasses : j’en apprend beaucoup sur les succulentes, les agaves et les euphorbes. En cherchant bien, nous trouvons aussi quelques iguanes : il y en a 3 sur la photo!
La vue sur la rade vaut en effet le déplacement, d’autant que contrairement au fort Pigeon de Rodney Bay (Ste-Lucie), l’entrée du musée était particulièrement abordable. 
Même les latrines sont remarquables!
Et dans les murs du fort, un très intéressant musée nous abrite pendant les heures chaudes.
Nous ne pourrons tout explorer
  • nous nous concentrons sur les salles consacrées à Christophe Colomb et la découverte des Amériques
  • celles consacrées à l’histoire des Saintes, et celles qui nous racontent les batailles navales franco-anglaises des Caraïbes
  • une dernière salle expose un squelette de baleine grandeur nature….
  • Et ne manquons pas d’étudier la liste des fruits et légumes qui nous proviennent du nouveau monde. La pomme de terre est la plus célèbre, avec la tomate,  Mais il y en a beaucoup d’autres, dont l’origine américaine est moins connue, comme le caoutchouc, le tabac ou le coton, à l’origine d’industries occidentales incontournables. 
L’autre belle surprise de cette escale sera la rencontre avec un catamaran de…. Plougonvelin, notre village!
Caroline et Martin sont partis pour une année sabbatique autour de l’Atlantique, avec leurs 3 enfants. Ils nous connaissent via notre blog, et viennent nous saluer : nous passons une belle soirée à échanger sur nos expériences, et à parler du retour … à Plougonvelin qui nous attend tous dans quelque mois.
Nous quittons les Saintes, ravis de notre escale, direction la côte Ouest de la Guadeloupe

Basse-Terre

le phare de Vieux fort , à la pointe Sud-Ouest de la Guadeloupe

Basse-Terre est la partie la plus sauvage et verte de l’archipel.Nous faisons une courte escale sous-marine à l’îlot Pigeon, dans la réserve Cousteau. Les poissons sont nombreux

et les coraux-vases impressionnants par leur taille.
C’est dommage que les corps-mort ne soient pas assez nombreux pour accueillir les plaisanciers : uniquement 3 pour les bateaux-privés, dont seulement 2 sont adaptés aux habitables comme le notre. Loïc se dévoue et restera à bord de Moby pendant que nous explorons les fonds. Les bateaux de charters sont eux très nombreux, c’est le défilé,  avec leurs palanquées de plongeurs, idem pour les dizaines de kayaks de location : les réserves naturelles sont aussi un gros business!
Nous ne nous arrêtons pas et filons sur Deshaies, le dernier village sur la côte Ouest, connu pour accueillir depuis des siècles marins, pirates, flibustiers et plaisanciers dans une ambiance caribéenne authentique.

C’est aussi là que Coluche avait trouvé refuge, et aimait venir se ressourcer. Il y avait une maison, avec un très beau terrain sur les hauteurs planté d’essences rares et, qui était entretenu par son voisin, jardinier-pépiniériste. Après le décès de Coluche, celui-ci rachète et transforme la propriété, qui devient, après des années d’incertitude un superbe jardin botanique, havre de paix et plaisir des yeux, pour amoureux des plantes et adeptes des beaux paysages. C’est aussi un succès économique et social, qui attire touristes et guadeloupéens, et fait vivre une quarantaine d’habitants. Nous le visitons malheureusement au pas de course (arrivés à 16h, il ferme une heure plus tard), sous une pluie battante comme seuls les île tropicales montagneuses peuvent offrir. Nous nos régalons tout de même, des plantes et du paysage, et nous amusons de cette douche tropicale, qui fait tant de bien aux plantes!

Magnifique palmier « Washington »

Un Cycas

Spatyphilum

La couleur des fleurs ressortent particulièrement sous la pluie

Bougainvillées

Oiseaux de Paradis

Orchidées

Ici les cactées et plantes grasses,

Euphorbe lactée

Agaves

cactus raquette (figuier de barbarie)

Liane de jade

Nous quittons Deshaies sans avoir vraiment pu goûter à son atmosphère de petit village maritime.
Nous débarquons Thomas et Sonia, qui reprennent leur vol vers la métropole après 8 jours fort dépaysants dans l’archipel de la Guadeloupe.
Nous faisons un dernier stop à Sainte-Rose, petite commune du Nord de la Guadeloupe,

 qui nous offre une superbe plage sauvage comme on les aime. Seuls au mouillage.
Nous continuons notre remontée de l’arc antillais via St-Barth, St-Martin, et les ïles Vierges Britanniques, des îles qui ont été terriblement touchées par le cyclone Irma en décembre dernier.

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