La Transatlantique, de Lanzarote à Saint-Martin

Arrivés depuis 10 jours à Saint-Martin, il est grand temps de rassembler ce qu’il reste des souvenirs de la traversée, vue par le skipper.

Météo : au départ, une situation générale assez typique pour l’hiver avec un anticyclone des Açores bien puissant la première semaine générant un flux de nord-est fort sur le sud des Canaries et un mer bien formée que nous subissons les 2 premiers jours, le temps de faire de l’ouest en route directe et retrouver un vent modéré de NE.

Ce choix de ne pas descendre de suite vers le sud-ouest et la route des alizés est fait d’abord par souci du confort de mon équipage, car par une route plus sud il aurait fallu attendre de 5 à 7 jours avant de trouver des conditions plus clémentes. Seul bémol de la route nord, la température reste fraiche en journée et les nuits sont elles très fraiches, ce qui nous impose des tenues bien chaudes pour les quarts de nuit.

Au fur et à mesure de notre progression vers l’ouest et donc vers le sud de l’anticyclone, le vent tourne graduellement vers l’Est.  C’est parfois l’occasion d’empanner et de se recaler un peu vers le sud-ouest. Chaque degré de latitude vers le sud se traduit pour nous par une hausse sensible du thermomètre, que tout l’équipage apprécie.

La route que nous suivons reste assez proche de la route à temps minimum calculée par le logiciel de routage pour la première semaine. Celle-ci prévoit de poursuivre lers l’ouest et même le nord-ouest, jusqu’au moment optimum pour empanner et faire route babord amure vers les Antilles. Le point tournant de ce routage me semble un peu près de la dorsale, compte tenu des incertitudes de la météo et je décide de commencer le recalage vers le sud un peu plus tôt afin de rester assez loin de la zone de vent faible.

La situation en fin de traversée se complique un peu car l’anticyclone des Açores s’effondre dans sa partie sud-ouest et un centre de hautes pressions secondaire se forme sur les Bermudes, entre les deux une petite dépression au nord qui se prolonge dans son sud par un axe de basse (thalweg) qu’il nous faut traverser. Cela nous donne en moins de 24 heures des conditions très changeantes allant du calme plat à plus de 25 nœuds de vent. Une fois cette transition négociée, nous empannons à nouveau et faisons alors une route directe au sud-ouest vers Saint-Martin. Les 36 dernières heures se font dans un vent d’est très molissant mais notre allure nous permet de filer correctement vers notre destination. Cela aurait été très différent par la route sud ou le vent a quasiment disparu depuis le passage du front.

Le bateau : à l’arrivée, le loch affiche 4683 milles, parcourus depuis la mise à l’eau. Il y en avait 1778 au départ de Lanzarote. Rien d’autre que des bricoles sur la liste des problèmes techniques rencontrés, inévitables sur une traversée et à forciori sur un bateau récemment sorti de chantier. Le plus sérieux est l’usure du bout de maintien de l’hydrogénérateur en position basse, il a cassé à trois fois. Une hélice d’hydrogénérateur a aussi perdu une pale, heureusement nous en avions une de rechange. Un petit accro dans le spi lors d’un empannage et c’est tout pour l’extérieur. A l’intérieur, une cafetière ialienne au centre de gravité un peu haut s’est renversée à deux reprises, ayant raison de l’allumage piezoélectrique de la gazinière. Dernier point, une fuite sur l’arrivée d’eau de la machine à laver le linge.

Toutes les voiles ont bien servi, et mis à part le premier jour, le vent a été portant, trop même parfois,,comme de coutume sur ce parcours. Le 3e ris de la grand-voile n’a pas servi, contrairement à la première partie du voyage entre la Grande-Motte et les Canaries.

Bref Moby a bien marché, avalant les 2800 milles de la traversée en exactement 14 jours, et ce avec près de 24 heures de calmes et quelques heures de nuit un peu sous-toilé, pour le confort de son équipage.

Quelques sauts de puce aux Antilles, entre les iles en attendant la traversée de la mer des caraïbes vers le Panama dès la fin du mois de mars…


  

et ci-dessous quelques souvenirs en image de cette traversée en famille :

 

Ce diaporama nécessite JavaScript.

    • Bénédicte says:

      bien d’accord avec Hervé, il est super beau notre code zéro kevlar! et en plus nous a valu de beaux surfs en atlantique

  1. sylvie riguidel says:

    Bonjour Anna, tu nous manques. Nous regardons tes aventures tous les lundis. Voyage bien avec ta famille même si tu as aussi ton travail d’école à faire. Nous t’attendons et serons dans une autre classe quand tu reviendras. Nous serons là pour te retrouver.
    Gros bisous à tous
    De la part de toute la classe, Sylvie

    • Bénédicte says:

      Merci Sylvie et bonjour à toute la classe, Anna est très touchée de votre petit message. Nous vous enverrons bientôt un aperçu de son « travail d’école » , car nous y sommes tous les matins! Avez-vous reçu notre carte postale de Lanzarote? On vous embrasse.

      • riguidel says:

        Bonjour à tous,
        Merci beaucoup de faire voyager toute la classe et même nous faire travailler les saisons, le monde animal et végétal, le langage oral et écrit, … à travers vos photos et explications. Et oui Anna, nous avons également vu ton travail d ‘école…😊Tu dois avoir une très gentille maîtresse 😊. Merci beaucoup pour ta carte qui vient juste d’arriver. Nous retrouverons avec plaisir vos aventures après les vacances de Pâques. Gros bisous à vous tous et un de plus à Anna.

  2. Famille Lainé says:

    Dis donc Loïc, il va falloir lever le pied ou bien dans 6 mois vous êtes rentré à Brest…: ))
    Profitez bien et bises à vous tous.

  3. Belhomme says:

    Je reconnais bien le style, comme un briefing avant un vol ! ça fait bien rêver !!!! Bises à vous tous, en plus c’est à mon tour de faire un briefing avant de partir à Oslo…

  4. Laetitia says:

    Captain on board ! précisions, analyse…
    des bisous à tous, et un de plus pour ma filleule chérie….

Laissez un commentaire ; s'il est sympa, c'est encore mieux!