Sortie de l’eau à Whangarei

C’est à Whangarei que nous avons décidé de sortir Moby de l’eau pour effectuer l’entretien annuel : antifouling, révision du gréement et des moteurs, et tout un tas de petits travaux d’entretien plus faciles à faire à sec qu’en mer.

Déjà un an que Moby a quitté la Grande Motte, et bientôt un an que j’ai rejoint le bord avec les enfants à Lanzarote….Une année riche en aventures, où les enfants ont incroyablement grandi, gagné en maturité et autonomie, en indépendance et sociabilité. Et où Loïc et moi avons beaucoup appris aussi, gagnant en compétance, et en assurance au fur et à mesure des expériences gagnées : nouveaux pays, nouveaux mouillages, nouvelles rencontres : à chaque fois il faut s’adapter.

Nous avons sélectionné le chantier il y a un mois déjà, lors de notre passage à Whangarei. Il nous avait séduit par son imposant travel-lift, ses prix de sortie de l’eau attractifs, la propreté du chantier, son cadre tranquille, des champs d’un côté, la rivière de l’autre, mais à quelques minutes en voiture d’une petite ville fort bien achalandée en ship-chandlers, professionnels du nautisme et boutiques en tous genres.

Les équipement pour la vie à terre nous avaient aussi semblé intéressants : une grande salle à manger/salon télé, une immense cuisine avec 2 frigos américains, un bureau, un coin BBQ, une lingerie, des vélos, une voiture de courtoisie à se partager…

Car une fois au sec, Moby n’a plus l’eau courante, ni de frigo (refroidissement à l’eau de mer), plus de toilettes, de douche, d’évier etc….

Notre sortie n’est prévue qu’à 13h, mais nous arrivons tôt le matin, ce qui nous permet d’assister à la sortie de l’eau d’un voilier : c’est toujours utile de voir l’opération de loin.

Les enfants sont eux aussi impressionnés.

Arthur suit les opérations avec attention

en moins de 20mn, ce monocoque est sorti de l’eau

Après le déjeuner, c’est au tour de Moby. Nous avancons vers le travel -lift, les 2 sangles sont glissées sous les coques. Loïc plonge sous les coques pour vérifier qu’elle passent bien aux bons endroit, et donne son feu vert pour la sortie de l’eau!

En 15mn, l’opération est rondement menée : Moby est sanglé et avance sur des roulettes! Il part se faire nettoyer la coque au karcher. Comme c’est la fin de la journée, l’équipe n’aura pas le temps de nous caler à terre : nous passons donc la nuit dans les sangles, et partons dîner au resto fêter cela!

Je teste des moules à la bisque de homard  : elles sont énormes! Pas loin de 15cm chacune, charnues et plutôt croquantes. Loïc tente un risotto de fruits de mer et se régale tout autant.Le lendemain, le marathon commence : il faut courir après les entreprises pour obtenir des devis, une intervention, un conseil.
Au final, nous décidons de faire réaliser l’antifouling et la révision du gréement : Loïc fera le reste!

Il travaille 10h par jour s’arrêtant à peine pour déjeuner :

  • les whinchs sont démontés, nettoyés et graissés
  • idem pour les hélices,
  • les moteurs révisés, vidangés, les filtres changés
  • entretien du guindeau, nettoyage de la chaine
  • nettoyage en grand de l’annexe
 
plus de nombreuses petites choses à réparer, bricoler, améliorer.
 
Les préparatifs pour l’antifouling commencent. Moby est mis sous bache
Une couche de primer est passéePuis l’antifouling

De mon côté, ce n’est pas des vacances non plus… J’assure l’école tous les matins,

Anna travaille les notions de grandeur avec les barettes Cuisenaire « en escalier » et la notion de symétrie « miroir » avec les Attrimaths

Sans oublier les repas et l’avitaillement bien sûr, et me suis donné pour tâche le nettoyage en grand de chacune des 4 cabines : je vide tout, y compris le stockage sous les lits, le nettoyage des bibliothèques, matelas, vaigrages, portes, charnières, ventilos, intérieur des placards etc….Tous est lessivé et passé au vinaigre, merveilleux produit qui nettoie, fait briller, tue les moisissures, et favorise le séchage!
 
A bord de Moby, très peu de produits sont nécessaires : du savon noir, du vinaigre, une batterie de lingettes microfibres, des « éponges magiques », des brosses de toutes tailles, goupillons, baguettes en bois et lames en plastique pour les recoins et c’est tout!
 
Dans les temps morts, c’est moi aussi qui effectue en voiture ou en vélo les petites courses. J’ai en tête également que dans 2 mois, nous quitterons la Nouvelle-Zélande pour 8 mois de navigation dans de petites îles de l’Océan Indien : il me faut donc profiter de la voiture de courtoisie pour me ravitailler ici en pharmacie, papeterie, fournitures scolaires, articles de bricolages, vêtements (les enfants ca grandit!!) etc…
 
Chacun leur tour, les enfants m’accompagnent. Ici Arthur, rêveur devant cette règle de 1m de haut!!
 
Nous passons également quelques soirées « administratives » à organiser notre visa long séjour en Nouvelle-Zélande, et une autre à préparer le renouvellement des 3 passeports des enfants, en prévision de la suite du voyage. Le process de renouvellement étant de 4 à 6 semaine, notre escale en Nouvelle-Zélande est donc l’endroit idéal.
 
Notre vie au sec s’organise. En dehors des temps d’école et de nettoyage/bricolage, nous passons pas mal de temps dans la « recreational Area », avec les autres équipages. En tout une vingtaine de bateaux au sec dans ce chantier, et environ 5-6 familles ou couples vivant et travaillant sur leurs bateaux, partageant la cuisine et les repas. Cela crée une ambiance multi-culturelle très sympa :
 
  • Owen et Stewart, un couple de neo-zélandais d’Auckland qui rénovent leur ancien motoyacht de 80 ans, tout en bois,
  • Tatiana et Mike, jeune couple americano-brésilien contraint au repos forcé pour cause de sciatique,
  • Christine et Franck, un couple d’allemands, qui refont tous les vernis de leur joli sloop cinquantenaire, Shangri-La,
  • Karen et Craig, avec leurs enfants Freya 11 ans  et Blake 7 ans, une famille de néozélandais qui retapent un cata de plus de 20 ans acheté à l’état d’épave, et vivent depuis 4 ans à l’année dessus : il est architecte naval et elle est architecte, ils passent leurs étés en chantier ou dans des mouillages, et leurs hivers à la marina de Gulf Harbour, dans la péninsule de Whangaparoa
  • Yves et Pascale, avec leurs enfants  Lucille 17 ans et Simon, 14 ans, francais d’Arcachon naviguant sur un Outremer 49, modèle précédent le notre.

Les deux Outremers au sec!

Samedi matin, je vais avec Anna au marché. Les produits sont presque tous bio car les néo-zélandais sont très préoccupés par leur santé alimentaire : ils ont là-dessus 20 ans d’avance sur nous les français! Les légumes sont superbes, et la diversité des origines de peuplement des néo-zéalndais et la qualité du climat  en font des étals d’une variété incroyables.
  • on y trouve bien sûr tous les fruits d’été : prunes, myrtilles, melons,
  • mais aussi quelques produits tropicaux qui poussent grace à la douceur du climat quasi-méditerranéen : le kumara (patate douce importée par les prmiers habitants polynésiens il y a 10 siècle), des avocats, du taro, de l’igname, et même des bananes!
  •  tous les légumes asiatiques, bokchoy, petsai, chou chinois, pousses de bambou, épinards vietnamiens…et certains produits typiquement indiens comme la margoze ou l’aubergine blanche
  • et bien sûr  toutes ces plantes « santé » à la mode en ce moment : le kale (sorte de légume-feuille entre le chou frisé pour le look et le brocoli pour le goût), le broccolini (brocoli à longues tiges et fins bouquets) des algues, le miel de Manuka (myrthe sauvage aux vertus antiseptiques et anti-inflammatoires)
 
Cela nous nous empêche pas Anna et moi de nous délecter d’un très gras et donc croustillant croissant au beurre….et de sourire avec gourmandise devant la roulotte de cette authentique crêpière bretonne, mariée à un néo-zélandais! Décidément, ils sont partout, ces bretons!
 
Intéressant aussi, ce marchant de plantes épiphytes. Je suis tentée d’en prendre une, l’anniversaire d’Arthur n’est pas loin, il serait ravi! Mais la règle est stricte à bord de Moby : pour limiter les petites bêtes, pas de plantes à bord. Dommage, celles-ci avaient fière allure.
 

L’après-midi, les enfants jouent dans la salle commune. Ils se spécialisent dans la fabrication d’avions en papier. Dimanche, nous nous autorisons à prendre un après-midi pour aller à la plage! Nous rejoignons Karen, Craig, Blake et Freya, avec les bodyboards et les skim.

Karen

Freya et Blake

Craig

Nous avons 45mn de route pour rejoindre la plage d’Ocean Beach, réputée pour ses vagues et ses dunes.
 
Nous n’avons pas l’habitude de plages si fréquentées : il y a un club de surf local, et même des coast gards qui surveillent la baignade!
 
Oh, surprise, Christine et Franck nous rejoignent à la plage… avec de la glace!
ice-cream pour tout le monde!
 
Loïc fait du bodysurf,
Moi du body board
Tout comme Anna
et Arthur
Victor alterne body board…
et skimboard
Les enfants s’éclatent pendant des heures, les mamans aussi!
C’est bon la glisse entre filles!
C’est aussi génial à partager avec son ado!
Victor initie Blake au skimboard.
La planche est un peu lourde pour Blake
Victor lui lance la planche, et Blake saute dessus,

avec succès!

Arthur et Anna se réchauffent au soleil en jouant dans le sable. 
19h, il est temps de rentrer, car la journée de demain sera bien longue!
Il nous reste 3 jours pour terminer de préparer Moby! L’antifouling est terminé.
Pendant ce temps, les enfants continuent l’école le matin, et les jeux l’après-midi. Depuis quelques jours, il nous trotte dans la tête à Karen  et à moi de faire un atelier de travail en commun avec les 5 enfants. En effet, Karen elle aussi fait l’école à la maison-ou plutôt en  bateau! Ce que l’on appelle en anglais le  « home-schooling ». Nous avons déjà eu l’occasion d’échanger sur nos méthodes, chacune peu désormais s’inspirer de l’autre.
 
Le thème d’aujoud’hui sera la Nouvelle-Zélande!
 
Karen a préparé tout un tas de petits éléments à découper et compléter sur le thème de la Nouvelle-Zélande, sous forme de « scrapbooking » dans des «folders ».
Je suis contente d’être initiée à cette technique de présentation de projets. C’est un dossier cartonné, plié en deux, avec une jolie page de garde coupée dans son milieu = pour ce projet-ci, il s’agit d’une carte de la Nouvelle-Zélande.
A l’intérieur, on colle des petites pochettes, que l’on remplit avec des infos, un drapeau, des données sur le pays. Chaque dépliant est personalisé, et unique!
 
Au bout d’une heure, les plus jeunes se lassent et commencent à s’agiter. Il est temps de passer au bricolage!
 
Nous optons pour la fabrication de balles de Poi : ce sont des boules que l’on fait tourner au bout de cordelettes élastiques, lors de danses maories, un peu à la manière des majorettes de chez nous, à mi-chemin entre la danse, le jonglage et les percussions !
 La fabrication est presque terminée…C’est parti pour les essais : répétition générale!
Prêts pour le spectacle!
Le lendemain, nous participons à un « Pot-luck » (traduire : « à la fortune du pot »), tradition anglo-saxonne assez sympa connue aussi sous le nom de «bring and share», où l’on se retrouve dans un endroit donné en groupe, chacun apporte à manger, et on partage, façon « buffet ».
 
C’est en plus l’anniversaire de Craig, qui fête ses 49 ans : c’est buffet de desserts !
Au menu : salade de potiron au lait de coco, plat traditionnel bresilien, authentique curry indien, salade de boeuf thaî, curry indien…. Pour l’occasion, j’ai fait des crêpes
 
Dernier dîner au chantier, nous nous disons au revoir, échangeons les coordonnées, et nous retrouverons un jour, qui sait?
 
Moby est prêt!
Il est remis à l’eau le jeudi matin, après 9 nuits et 8 jours au sec.
A 8h30, nous sommes à l’eau, il pleut des cordes, 30 noeuds de vent, quel contraste avec cette semaine ensoleillée que nous venons de passer.
 
Mais il nous tarde de retourner naviguer, cap vers l’île du SUD!
  1. Coucou Benedicte & Co
    Encore une fois un grand grand plaisir de te lire – et de vous suivre, merci! Comme vos enfants ont de la chance d’avoir des parents comme vous. Qui ont su et osé choisir la vie qui est la votre pt. Bravo.
    Et ca nous fait enormement plaisir de voire comme vous en profitez!
    Bises de nous, qui passons l’hiver à Villefranche sur Mer, profitant du calme ici hors saison et de la douceur climatique de la Côte d’Azur.
    Bernard & Dorte

  2. jeanfrançois assante says:

    Un an déjà !!! Ca passe trop vite! C’est la preuve qu’on se régale avec le récit de vos aventures ; encore merci de partager ces moments… vivement la suite.
    bisous.

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