Jour 1 : appareillage du mouillage de Playita, situé à l’extrémité de la presqu’ile de Flamenco, où se situe le poste de controle du trafic côté Pacifique.
Levé l’ancre à 8h30 et route au moteur sur une mer d’huile, passage à l’est de Taboguilla. Vers 13h, un vent léger se lève du secteur Est, route sous GV et code 0.
Contact Vhf avec VIVANT, parti 1/2 heure après nous et qui nous avait presque rejoint au moteur. Moby allonge la foulée à mesure que la brise s’établit et adonne. Passage au gennaker à l’avant.
LUFI of Guernsey est repéré à l’AIS à une quinzaine de milles devant nous. Nous le rejoignons peu avant le coucher du soleil.
Nuit 1 : Le vent tombe complètement. Moteur pendant une heure, puis le vent revient et forcit jusqu’à 15 nœuds. Moby file au grand largue sous un joli clair de lune. Nous parons le cap de Pinta Mala vers minuit et faisons maintenant route directe, cap 235 vers l’ile de Cristobal. Le trafic est très dense car ce cap est un passage obligé pour tout le trafic allant ou venant de la cote ouest de l’amérique du nord.
La situation météo et les prévisions pour les 5 jours à venir est assez différente du « classique » sur cette route. Il nous faut rester dans une veine de vent assez étroite située entre 2 zones de calmes.
Route au sud vers 3 h du matafin de ne pas s’approcher trop pres de celle de l’ouest, cap au sud donc pour environ 6h, puis on empanne en milieu de matinée.
Jour 2 : Le vent diminue progressivement et tombe completement vers midi. Une heure de moteur puis il revient, juste assez pour faire route directe sous gv genaker a environ 5 noeuds sur le fond. Un courant contraire de 1 à 2 nœuds. Le vent refuse en fin d’après midi. Changement du genaker pour le code 0.
Nuit 2 : le vent tombe completement vers 20h, moteur sous gv jusqu’à 5h du mat. Fin de nuit sous gv et code0 dans 6 nœuds de vent du 170.
Jour 3 : le vent arrivé en fin de nuit s’établit au matin, puis alternance de zones de calmes et de petites risées qui permettent une progression lente mais agréable à la voile presque sur la route directe.
Nuit 3 : vers 22h locale le vent tourne plein sud et forci à une dizaine de nœuds, la mer est assez agitée en rapport à la force du vent et nous faisons route au près sous GV et solent. Au petit matin, nous doublons le Lagoon 380 « Shuti », parti deux jours plus tôt de Balboa. Il se trouve à 7 milles sous notre vent. Je l’appelle à la VHF, ils sont content que pour eux aussi le vent daigne enfin rentrer, même si sa direction ne leur permet pas de faire route directe vers San Cristobal.
Jour 4 : route au près dans une dizaine de nœuds, la direction du vent ne nous permet plus de maintenir le cap vers notre destination, nous acceptons de nous laisser tomber un peu sous le vent de la route, en espérant que le vent suive les prévisions et tourne d’une vingtaine e degrés vers la gauche. Jolie bonite pêchée peu avant la nuit.
Nuit 4 : Belle progression à une dizaine de degrés de la route, beau clair de lune, mais la couverture nuageuse se densifie au cours de la nuit. 2 gros bateaux de pêche croisés dans la nuit. Peu avant le ler du jour, le vent adonne légèrement, il ne nous manque plus que 5 degrés. Pour info, la température de l’eau de mer a sensiblement baissé dans la nuit, de 30 hier elle est tombée à 27.
Jour 5, lundi 18 avril : le temps est couvert, fraicheur relative par rapport aux jours derniers, le vent est très irrégulier et toujours au Sud, nous obligeant à faire un près assez serré. La température de la mer diminue assez franchement au fil des milles gagnés vers le sud. Dans l’après-midi les nuages bas se font de plus en plus présent, l’humidité est à 90%. Nous ressentons bien que ce type de climat est tout à fait particulier, nous sommes entre de l’eau fraîche et un soleil de plomb, le brouillard de mélange n’est pas loin! Et c’est ainsi que les premiers bancs de brume apparaissent vers 17h locales, puis une bruine type crachin breton et une visibilité qui tombe à 200mètres. C’est donc sous un temps de mer d’Irlande que nous passons notre dernière nuit en mer. Plus que quelques dizaines de milles avant San Cristobal, mais il faudra être patient avant de l’apercevoir. Au petit matin, nous sommes à moins de 5 milles de la pointe nord de l’ile, mais la visi est toujours trop faible pour espérer la voir. Nous longeons donc la côte à quelques milles et attendons que le soleil, lentement mais surement, perce cette masse nuageuse.
Une barre de chocolat est promise au premier membre d’équipage apercevant la terre. Les enfants sont très motivés mais feront vite le constat qu’il leur faudra encore un peu de temps pour battre leur père à ce genre de jeu.
Vers 9h, la côte de San Cristobal se dessine enfin, le blanc des plages ressort du gris ambiant, puis très vite la brume se lève et nous découvrons la partie nord ouest de l’ile, vierge de toute construction, ses falaises, ses cheminées volcaniques et ses plages blanches.
Une baleine vient nous souhaiter la bienvenue. Nous affalons les voiles afin que je puisse aller inspecter les coques. La propreté absolue de la carène est exigée des autorités du parc national des Galapagos.
Pas de mauvaise surprise, tout est en ordre, nous terminons les 5 derniers milles au moteur et arrivons à la mi-journée à Puerto Baquerizo Moreno.
ppatinec Patinec says:
Salut la famille ! Je suis cette aventure de près depuis Djibouti et suis fasciné par la vitesse de progression… Notre class 7 est vaillant ici mais beaucoup moins rapide !! On vous espère un jour dans nos eaux turquoises. Pierre
Bénédicte says:
Merci Pierre, nous aussi aimerions bien vous recroiser quelquepart… Sans doute pas à Djibouti, notre assureur ne nous autorise pas cette zone de navigation…Nous devrions ralentir notre progression après les Marquises, afin de passer une année entière dans le Pacifique : nous prenons la mer aujourd’hui pour 2 semaines de traversée!
ASSANTE says:
Etonnant votre vitesse de progression, même au près il avance fort ce Moby!
Olivier Loustau-Lalanne says:
Bonjour Loic et Bénédicte, merci de partager cette belle aventure avec nous. A ce rythme, vous nous rejoindrez bientôt à Maurice!! Bonne continuation. Amitiés du Novotel de Francfort ( moins charmant que les Galapagos…)