Bahamas -4- Préparatifs de transat entre Eleuthera et Cat Island

Début mai, nous nous arrêtons 3 jours à Spanish Wells, et nous mettons en stand-by météo à Cat Island.

Après 1 mois de croisière dans le sud des Bahamas et les Exuma, nous arrivons à Spanish Wells, (petite ville du nord d’Eleuthera), pour peaufiner nos préparatifs de transat. Notre séjour aux Bahamas tire à sa fin, car nous avons en tête d’entamer notre traversée de l’Atlantique avant le 15 mai. En effet, le 1er Juin est le début officiel de la saison cyclonique dans l’hémisphère Nord.
Nous avons quelques jours d’avance sur le planning, car nous venons de profiter des vents de sud pour remonter des Exuma vers le Nord des Bahamas, avalant en une demi-journée les 50NM qui séparent Norman Cay (au Nord des Exuma) de Egg Island.  (Ouest d’Eleuthera)
Nous avions prévu de remonter jusqu’à Abaco, pour préparer Moby à proximité de Marsh Harbour, tout en continuant à explorer quelques îlots supplémentaires, mais les prévisions météo pour les jours à venir donnent des vents plus favorables pour traverser au départ d’Eleuthera ou de Cat Island.
Bien nous en a pris : le village de Spanish Wells est charmant, et nous allons passer 3 jours agréables et efficaces à la marina de Yacht Haven.
Au programme : grand nettoyage de Moby, intérieur et extérieur, approvisionnement, révisions des moteurs, changement de la pompe d’eau douce tribord, menus bricoles, et un grand rangement en prévision des 3500 NM de la transat.
Nous entrons par la passe Nord,

découvrons la plage,

puis les maisons, très jolies, et typiques, avec leurs murs colorés et leurs toits blancs
Nous empruntons le chenal Est,

assez étroit et sinueux.
Les enfants ont gonflé les pare-battages : c’est leur rôle!
Les premières maisons de Spanish Wells apparaissent, très coquettes.

 Et le Must, ce sont ces pontons privés,

au bout duquel on amarre SON bateau.

C’est une île de pêcheurs, qui a gardé sa vocation malgré un indéniable développement touristique.
Les riches plaisanciers américains ont colonisé l’île, mais elle garde une importante flottille de pêche traditionnelle

Je décompte pas moins de 3 stations-service pour bateaux!
Un peu plus loin, le quai des ferrys et les loueurs de voiturettes de golf : sympa, c’est ainsi que se déplace la moitié des habitants.
La superette,

Le chantier de réparation navale,
La passe Sud
toujours la flotte de bateaux de pêche
et enfin la marina!
Nous allons y rester 3 jours.
C’est une des plus agréables petites marinas où nous avons séjourné. A taille humaine, elle donne sur le canal, très animé en journée. Un resto, des bungalows à louer,et… une piscine! Les enfants en font leur repaire, après l’école. Eux qui d’habitude s’ennuient à la marina sans copains, s’amusent bien ici : piscine, trottinette, et la cerise sur le gâteau, c’est cette voiturette que nous louons 24h pour faire les courses et nous balader.
A tour de rôle, les enfants m’accompagnent dans les magasins
 
La supérette est bien achalandée de produits frais, et offre un rayon de produits artisanaux très alléchants : confitures, pickles, achards,  condiments, pâtisseries et pain fait maison, quel régal! J’aime bien la formule, qui permet aussi à la population locale de se procurer un agréable complément de revenus, en particulier pendant la saison touristique. On se régale ainsi des pickles de Tante Anita, des cupcake de Mary-Rose,

 du Carrot Cake et de la Lime Pie de Lizzie, du pain de mie de John….Et de la salade de Conch achetée sur le bord de la route.
Une première journée est consacrée aux lessives : un mois de linge, ça fait 6 grosses machines, et ça me prend toute la journée! Draps, alèses, vêtements, serviettes, tout y passe, y compris les vêtements « d’hiver », jeans, polaires, chaussettes, que nous avions remisés depuis l’Afrique du sud, et que nous allons ressortir avant l’arrivée aux Acores. Le lendemain, il fait vraiment un temps de cochon! Ca n’empêche pas de nettoyer, au contraire. Anna au balai-brosse, et Arthur à la raclette. Moby va bénéficier d’un dessalage intégral à l’eau de pluie, c’est idéal!
Nous dînons le soir au restaurant avec de nouvelles connaissances : Michel et Christine, de Spica, un Outremer 45. Ces (presque) jeunes retraités profitent de leur bateau à mi-temps : 3 mois à bord, 3 mois en France. Ils sont fans des Bahamas, où ils ont déjà navigué plusieurs saisons, et remonteront cette année encore vers la côte Est des Etats-Unis, que nous aurions aussi aimé visiter.

Ils nous recommandent en particulier la côte entre New-York et Boston : de Long Island à Cape Cod, en passant par Nantucket et Martha’s Vineyard : une succession de plages, de criques isolées, de calmes forêts, de villages typiques…. tout cela nous fait rêver.
En attendant, il pleut à torrent, y compris dans le restaurant, mais l’ambiance est chaleureuse!
Le lendemain, le temps s’est amélioré, et en allant faire les courses, nous en profitons pour nous balader un peu dans les petites rues de Spanish Town.
Nous nous arrêtons acheter une langouste, la spécialité locale. Ici, ça n’est pas plus cher que le poisson.

Les maisons sont ravissantes, parfaitement entretenues, les jardinets apprêtés.

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Derrière les rues, l’église,

une ruelle,puis la plage,

Nous revenons bien chargés ; Arthur m’a bien aidé,

et m’a convaincu d’acheter … un trancheur de pommes! Beau et ludique, c’est aussi une bonne manière de partager des fruits…et comme nous sommes de gros mangeurs de pommes…..
Ce matin, Michel et Christine quittent la marina, et continuent leur exploration des Bahamas, vers Abaco.
Au bout de notre ponton, un nouvel arrivant, magnifique ancien vapeur en bois, aménagé pour le charter. Ca doit être très cosy à l’intérieur. Les vernis sont rutilants.
Nous quittons Spanish Wells :

Les pleins d’eau et de gasoil sont faits, le bateau est propre, et l’avitaillement nous permet de tenir 10 jours et plus. Nous sommes fin prêts à traverser et allons rester attendre la meilleure fenêtre météo possible pour rallier les Bermudes, distante de 750 NM. Nous allons en effet traverser l’Atlantique en 3 étapes : Bahamas-Bermudes, dans les jours qui viennent, puis  Bermudes -Acores avec une longue escale d’un mois aux Acores et enfin Acores-Brest, pour arriver en Bretagne début juillet.
Nous ressortons de Spanish Wells par la passe Sud,puis nous dirigeons vers la pointe Sud-Ouest d’Eleuthera.

Nous franchissons l’étroite passe qui sépare Eleuthera de Current Island.

Un courant et des remous qui nous rappellent le bon temps des passes dans les Tuamotu.La mer est blanche et bouillonnante dans la passe.
Nous naviguons toute la journée et arrivons de nuit dans le sud-Est d’Eleuthera à East End Point.

A notre réveil le lendemain, nous découvrons un site enchanteur.Les falaises crayeuses sont impressionnantes et forment un décor inhabituel, très graphique.Des grottes, des cavernes se succèdent tout le long du littoral.

 
Nous sommes mouillés devant une grande plage en arc de cercle.

Mais à la pointe, une ravissante petit crique nous attend.Un chemin mène au vieux phare, que nous empruntons. La vue d’en haut est panoramique. Le phare est désaffecté, et en piètre état. Et de l’autre côté, la très grande plage.

Nous revenons sur notre petite plage privée profiter de ce qui est sans doute notre dernière baignade en eaux chaudes turquoises et tropicales. Dans quelques heures ou quelques jours, nous aurons appareillé pour les latitudes tempérées d’Europe…Alors il faut en profiter!
 
Batailles de boules de sable,

skimboard, baignade….Nous savourons ces instants. Je remarque que le sable est… presque rose. Une célèbre plage d’Eleuthera vante sa couleur rose, nous n’en sommes peut-être pas très loin… les touristes en moins.
Nous appareillons sans tarder car nous voulons être à Cat Island dans l’après-midi.
Nous passons devant l’île de Little San Salvador, entièrement privée puisqu’elle a été achetée par une filiale de Carnival Cruise Ship : des croisières tout compris de 5 à 7 jours aux Bahamas, au départ des USA, L’escale est complètement aménagée pour accueillir des milliers de passagers, un peu comme un grand hôtel, (beach club, restaurants, excursions, sports….) mais sans les chambres.
 
Nous arrivons sous un ciel bien morne a Orange Creek. Le temps n’est vraiment pas engageant, mais les fonds transparents : Loïc nettoie les coques, comme avant chaque grande traversée. Près de 3 heures dans l’eau à frotter les algues.

Nous attendons toujours la meilleur fenêtre météo possible, qui tarde un peu à venir. Le lendemain, nous allons dans la baie d’à côté, à Arthur’s Town! Il nous faut bien sûr aller à terre visiter et immortaliser cela!

Arthur à Arthur’s town

Nous tombons par hasard sur le sculpteur et peintre de ce panneau!

Le village est bien morne…Nous croisons peu de monde.Il faut dire qu’aucun commerce n’est ouvert : les habitants sont par ici tous des « Adventistes du 7ème jour », et ne travaillent ni le samedi ni le dimanche.
L’école,

le poste de police, le bar (qui est fermé),

 l’aire de jeu…

et de nombreuses maisons abandonnéesNous nous mettons en quête de l’épicerie la plus proche, qui est à quelques kilomètres. Nous décidons d’y aller à pied….Assez vite, la solidarité bahaméenne fait son oeuvre, et nous sommes embarqués dans la benne d’un pick-up, qui nous dépose quelques kilomètres plus loin, à l’épicerie, où nous trouvons du pain, le dernier article frais qui nous manque. La météo est enfin parfaitement favorable, nous sommes fin prêts.
 
Le soir-même, nous levons l’ancre, pour 4 jours de mer, direction les Bermudes! Nous quittons les Bahamas avec le sentiment d’avoir bien profité de cette longue escale de presque 6 semaines.

Le temps n’y est pas très beau non plus depuis 8 jours et ne semble pas s’améliorer,

alors nous sommes contents d’aller de l’avant, cap à l’EST pour retrouver le soleil!
 
  1. Myriam Le Lez says:

    J’ai adoré vos récits. Merci de nous avoir fait voyager à travers ce blog. Bon retour à Brest. J’espère que je pourrai aller vous voir accoster 👏
    Myriam la sœur de Marie Family Cougny

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