Rangiroa n’est éloignée d’Apataki que de 120NM, la distance idéale pour une navigation de nuit : nous quittons Toau à 17h , et arrivons devant la pass de Rangiroa au petit matin.
Il est 5h du matin, un peu trop tôt pour envisager la passe, qui ne sera à l’étale que 2h après l’étale de marée haute, soit 9h30 du matin… Nous tirons quelques bords devant la pass en attendant, prenons notre petit dej, après notre second passage, la passe semble s’apaiser : nous décidons d’entrer!
La passe est agitée, mais rien qui ne perturbe Moby. Nous croisons un monocoque qui sort… et enfourne sérieusement!
Un fort alizé de Sud-Est est prévu, la seule zone abrité de Rangi sera le sud du lagon : nous nous apprêtons donc à tirer des bords pendant 6h en navigant à vue dans le lagon de Rangiroa, qui mesure pas loin de 80km du Nord au Sud.
A 15h, et après avoir cherché le mouillage idéal, nous jetons l’ancre aux « sables roses » , dans une zone bordée de bancs de sables et d’eau turquoise, et la nuit sera calme OUf, car nous sommes fatigués de la nav’ de ces derniers 24h.
Le lendemain, pas complètement satisfaits de ce mouillage des sables roses, (nous nous trouvons un peu loin des plages ), nous décidons de chercher un meilleur spot, plus proche du rivage, car les 3 jours à venir vous être ventés et nous voudrions en profiter pour continuer les initiations kitesurf et planches des garçons, natation pour Anna.
La zone est semée d’ilots et de patates de corail, il nous faut être très attentifs. Nous installons Arthur dans sa chaise en hauteur pour repérer les zones de coraux, et Victor sur l’une des coques. Je reste sur le rouf, et Loïc à la barre.
Nous trouvons le spot idéal et mouillons dans 3m d‘eau, sur un beau fonds de sale, entourés de patates de corail.
Comme nous attendons un fort alizé, Loïc préfère vérifier doublement le mouillage : en allant plonger sur l’ancre, et vérifier qu’elle est pas prise dans le corail, et aussi en s’assurant avec le drone qu’aucune patate de corail ne se trouve trop près dans notre zone d’évitement.
Nous descendons à terre explore et repérons l’endroit idéal pour y faire un feu, d’autant que c’est la pleine lune! Victor et moi explorons le motu à la recherche de crabes de cocotiers, ou tout du moins de noix de cocos pour les apater, et non; hélas, tout est mangé par les rats, qui vivent carrément en haut des cocotiers, dans les arbres, et dévorent tout! Le sol est jonché de cadavres de cocos vidées et desséchées, de feuilles de palmes séchées, c’est désolant.
Nous l’avions promis aux enfants qui attendent les feux de camp avec impatience : ce soir, nous dinons au coin du feu!
Loïc poursuit avec Arthur son initiation planche à voile.
Et celle de Victor en kite.
Pendant que je coache Anna, qui nage désormais sans brassards!
Pour célébrer à notre manière le Heiva, nous réalisons des couronnes de feuilles de palmiers,réalisons un « totem » en corail coco, racines de filaos, coquillages? Nous récoltons aussi du bois flotté et de jolis coraux mort pour fabriquer des rideaux décoratifs, comme en on voit beaucoup dans les maisons aux Tuamotus.
Loïc en profite pour sortir sa planche, et aussi tracter les enfants
Après 3 jours de ce rythme sportif et de mouillage au calme – nous étions encore une fois seuls au monde, nous décidons de rallier Tiputa, la passe nord.
Pendant la navigation, nous croisons des dauphins dans le lagon, incroyable, il n’y a qu 20m de fond maximum! ce sont de grands requins gris, des Tursiops, ils sont impressionnants. Allons-nous en rencontrer lors de nos plongées à Tiputa?
En effet, le spot de la passe de Tiputa est mondialement réputé. Notre ami Pierre, de TalithaKoum grand plongeur, nous recommande le Raie Manta Club club d’Yves Lefevre : c’est le premier à avoir ouvert un club de plongée aux Tuamotus en 1985, et c’est aussi l’auteur d’un ouvrage extrêmement utile que nous avons à bord : « le guide de la faune marine dangereuse d’Océanie », qui nous été d’une grande utilité lorsque Gautier a été piqué par une méduse Physalie aux Marquises il y a un mois.
Le CV d’Yves est aussi impressionnant que sa gentillesse : nous sommes ravis de plonger dans son club et de pouvoir apprendre autant à ses côtés. Car au-delà d’être un grand plongeur, Yves est un naturaliste, passionné des animaux qu’il côtoie au quotidien, par leur comportement, leurs habitudes ; chaque plongée est une surprise et un nouveau bonheur de rencontre et de découverte.
J’effectue 2 plongées avec Victor, dans le courant rentrant, dans 15m d’eau, à survoler le bord du récif de la passe : nous avons y croisé des dauphins, à chaque fois, mais aussi bien sûr un « mur » de requins pointe noire, quelques tapete (requins pointe blanche), un requin citron juvénile, des mérous, des napoléons chassant en association avec des carangues, des bancs de carangues, de barracudas, de thasards, un baracuda gigantesque gros et gras, des murènes, une méduse, des balistes énormes, des bancs de perroquets….. des tortues, qui se laisseront d’approcher de très près, et viendront nous voir.
La plongée de courant « rentrante » est fort impressionnante : nous y croiseront aussi des dauphins, et surtout un banc de raies aigles traversant le « mur » de requins : quelle majesté! La suite est fort impressionnante, puisque l’on survole à un mètre du plancher de la passe à peine, à une vitesse de 3-4 noeuds, une sensation de voler au-dessus du sol, de planer, c’est vertigineux…
C’est Mako, le marin qui pilote le semi-rigide du club qui nous initie à la langue polynésienne : « Iaorana » : bonjour, « Maruru » : Merci, « Nana » : au revoir. le secret de la bonne prononciation : en polynésien, toutes les lettres se prononcent distinctement.
Avec Arthur et Anna, nous allons tous les jours à l’aquarium, magnifique site de snorkeling, où dans 2m d’eau on aperçoit tous les poissons de lagon, de récif, y compris des requins pointe noire, des murènes, des poissons lion, poissons trompettes, ange, empereur, papillon, etc…
Rangiroa est l’atoll le plus peuplée des Tuamotus, c’est aussi le point de départ de nombreuses croisières.
Nous y retrouvons David, (qui travaille l’hiver à St-Martin aux Antilles) sur un Eleuthera 60 qui fait découvrir le lagon de Rangiroa à ses clients de DreamYacht Charter ayant réservé à la cabine, mais aussi Jean-Marie et Fréderique, sur leur Sunreef Itemata, qui propose des croisières plongée dansa les Tuamotus. Nous y retrouvons également Pierre, Nathalie, Zoe, Julien et Yan, sur TalithaKoum, ainsi qu’Eric et Alice, avec leurs deux filles sur Suricate.
Rangiroa, c’est aussi les petits restos : Chez Lili, avec ses frites maison et son poisson à la vanille, quel délice, le snack du port avec le traditionnel thon cru au lait de coco dont je ne me lasse pas. Il offre en plus une vue plongeante sur else eaux du port, très poissonneuses!
et chez Joséphine, spot idéal pour l’apéro du soir ou le café du matin, : son incroyable terrasse sur pilotis surplombe la passe de Tiputa, plus ou moins calme selon les heures des marées et le vent! On y voit le ballet des semi-rigides des clubs de plongée déposer leur clients. Les enfants se régalent de sorbets locaux et de Magnum : c’est un vrai retour à la civilisation : cela fait 2 bons mois qu’on n’en avait pas vu!
la sortie par la passe Avatoru au Nord de Rangiroa
Après une semaine à Rangiroa, nous apercevons une fenêtre météo nous permettant de rejoindre Papeete rapidement, avec un angle au vent correct : la première partie de la navigation à contourner l’atoll se fera largement abattu sur une mer très calme, car à l’abri du récif, puis la seconde partie, de nuit, est plus agitée, avec du vent de travers. Nous arrivons en vue de Tahiti au lever du soleil, le vent mollit au fur et à mesure que nous nous rapprochons.
A nous Papeete, pour une semaine de shopping, travaux divers et réparations, et retrouvailles avec les copains d’Invictus et d’Excalibur, que nous n’avons pas recroisé depuis les Marquises.
Marc gassian says:
Avez vous gouté au vin de Rangi ?
Bénédicte says:
eh bien non! mais c’est pas faute d’y avoir pensé : nous voulions aller visiter les vignes, mais la météo en a décidé autrement : un alizé soutenu nous a bloqué dans les 2 seuls mouillages praticables de l’atoll… mais on doit pouvoir en trouver chez les bons cavistes?!
LE JUGE says:
C’EST TOP !!! Merci pour ce partage, et bonne continuation ! Bises à tous
Bénédicte says:
Merci à vous, nous aussi pensons souvent à vous, et avons hâte de retrouver l’Océan Indien dans quelques mois. A bientôt à Maurice (mais pas avant octobre 2017….)
Valérie Pasquali says:
quelles images superbes ! aucun mot ne peut exprimer cette beauté. Partager votre expérience nous fait rêver et confirme que la terre est belle, LE trésor de l’homme et qu’il n’en existe qu’une. Bisous
Bénédicte says:
se réveiller chaque jour avec un paysage différent est un plaisir que nous savourons, chaque matin est un recommencement du monde. Et découvrir chaque mois un peuple, un pays différent, son mode de vie, sa culture, son habitat, sa cuisine!, c’est un émerveillement. Tous pareils, tous différents, mais une seule planète à se partager, là est le challenge.